 |  Sujet: Re: Say no to drugs, say yes to tacos. (feat Fred)  Dim 28 Aoû - 23:05 | |
| Poudlard entrait dans une sombre époque. Il fallait être sot ou aveugle pour ne pas s’en rendre compte. La perspective d’intégrer à nouveau cette école n’était pas particulièrement agréable. Cette nouvelle année promettait d’être riche en rebondissements – Bérénice ne savait pas si c’était une bonne ou une mauvaise chose. Etant née de parents moldus, elle se savait peu aimée par les familles dont la pureté du sang n’était plus à prouver et dont les idéaux pro-mangemorts étaient brandis comme un étendard. Bonnie se savait craintive et se surprenait régulièrement à regretter le temps où elle ne pensait être qu’une gamine comme les autres. Une époque qui semblait lointaine alors qu’elle ne l’était pas – du moins pas véritablement. Il y a de ça quelques années, la jeune fille n’avait cure des remarques à l’encontre de ses origines. Cependant un vague pressentiment lui signalait que tout allait, de manière définitive, radicalement changer dans sa vie. La peur de l’inconnu lui laissait une impression constante de malaise – tant et si bien qu’elle n’y faisait d’ailleurs pratiquement plus attention. Dans le regard pétillant de Fred s’était logée une lueur à laquelle Bérénice tentait de se raccrocher, un espoir qui n’était pas vain et qui refusait de s’éteindre. Elle interprétait ce qu’elle voulait bien voir du côté du jeune homme et préférait imaginer ce qui paraissait être le plus facile à déchiffrer.
En un soupir, Fred lui confia ses pensées. La mort de Dumbledore avait jeté le trouble sur le monde de la sorcellerie et rien ne pouvait aller à l’encontre de ce qui se préparait dans l’ombre. Poudlard était le lieu qui regroupait tous les êtres facilement manipulables car bien trop jeunes pour se rendre à la sinistre évidence qui englobait pourtant chaque juvénile parcelle de leurs êtres. Les espérances de Fred concordaient à merveille avec celles de Bérénice qui arborait une moue rassurée. Ce n’était que la face dévoilée de l’iceberg car la demoiselle sentait les larmes brûler les coins de ses paupières. Esquissant un sourire entendu, Bonnie haussa les épaules. Malgré ses grands airs assurés, ce geste transmettait un message sous-jacent qui, elle l’espérait, ne passerait pas inaperçu. Ils savaient tous les deux à quoi s’en tenir, leurs inquiétudes étant étonnement similaires. Luttant contre l’impérieuse envie de clamer de douloureuses paroles dramatiques, elle se contenta de froncer les sourcils et de secouer doucement la tête. Les lèvres de Fred frôlèrent les siennes et se refermèrent à leur extrémité pendant un court laps de temps. Un baiser éphémère qui fit frémir Bérénice. Elle savait que l’heure des séparations allait sonner et cela n’était pas pour lui plaire.
On lui avait toujours dit que même les meilleures choses avaient une fin. Présentement, elle ne pouvait s’empêcher d’acquiescer à cette pensée. Bérénice arqua néanmoins un sourcil surpris lorsque Fred lui signala qu’il ne doutait pas de ses capacités. La commissure de ses lèvres se releva légèrement en un sourire délicieusement narquois ; elle n’était sûrement pas l’élève la plus douée de sa promotion mais elle savait se défendre. Coupé dans son élan, le rouquin n’acheva pas sa phrase mais Bonnie ne s’interrogeait même pas sur sa finalité tant ses intentions étaient claires. Elle posa affectueusement ses mains sur ses épaules, prenant garde à ne pas paraître trop inquiète qu’elle ne l’était réellement. Fred posa sa bouche sur son front, exécuta une légère pression, se recula et lui sourit. D’un petit sourire sincère qui, bien des années auparavant, avait fait chavirer le cœur de la Poufsouffle. A son tour, elle fit creuser ses fossettes et fit glisser son pouce le long de l’arc-de-cupidon du jeune homme, résistant à l’envie d’y goûter une nouvelle fois.
« On se reverra bientôt. » Affirma-t-elle avec ardeur. « Bonne chance à toi. »
Bérénice était peu sûre de ses dires, de ses belles affirmations, mais était incapable de confirmer ses doutes auprès de Fred. Elle avait la désagréable habitude de se montrer forte alors qu’elle était loin de l’être. Ses émotions étaient profondément enfouies et, bien que tourmentée, elle ne pouvait s’empêcher d’afficher une moue sensiblement enjouée. Après ce discours peu loquace, Bonnie recula de quelques pas et tourna les talons, non sans s’être maudite de ne pas avoir été plus expressive. Ils n’allaient sûrement pas se revoir avant quelques mois. Elle ne se sentait pas capable d’affronter Fred sans sentir les larmes rouler le long de ses joues. Au fur et à mesure de sa marche, elle put enfin laisser le champ libre à ses émotions et, bientôt, ses pommettes adoptèrent une teinte cramoisie. Ses livres coincés sous le bras, Bonnie repensait sans arrêt à la somptueuse journée qu’elle avait vécue. Une relation amoureuse qui s’était déroulée extrêmement vite ; elle ne regrettait rien. La facilité avec laquelle elle avait cédé aux avances du jeune Weasley ne cessait de la surprendre et, en même temps, l’amusait.
Elle essuya maladroitement ses paupières du dos de sa main gauche. Ne faisant plus attention à rien, elle bousculait des passants et avait failli renverser une vieille femme. Une nouvelle année débutait. Elle n'était pas sûre d'être prête à faire face ; la seule personne avec qui elle aurait voulu partager ses sentiments était derrière elle désormais. You want the society to accept you but you can't even accept yourself.
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