Une autre journée de travail intense pour les jumeaux Weasley à leur splendide boutique de farces et attrapes ! Oh, mais ce n’est pas comme s’il s’en plaignait, loin de là ! Fred adorait son boulot, vivre en plein cœur de sa passion, faire tout plein de gallions, mais surtout, ne pas avoir de patron sur le dos, pour la seule et unique raison que Fred et George étaient tout les deux les patrons de cette superbe boutique. Bien entendu, les deux frères s’entendaient si bien, se complétaient, alors inutile de vous dire qu’ils étaient toujours d’accord sur tout. Bref, un beau milieu de travail pour les jumeaux qui, contrairement à ce que bien des gens pouvaient penser, réussissaient et gagnaient très bien leur vie ! La preuve que l’avenir de quelqu’un ne dépend pas des compétences académiques.

Ils avaient toujours été très brillants, très intelligents. Mais ils ne mettaient pas leur intelligence dans tout. Certes, ils avaient un talent naturel en sortilèges, et c’est évidemment dans ce domaine qu’ils mettaient le plus leur talent en pratique, et même aujourd’hui, ils utilisaient énormément les sorts et enchantements pour inventer toutes leur farces et attrapes. C’est le professeur Flitwick qui serait fier de ses deux anciens élèves !

En cette journée à la boutique, les jumeaux avaient séparé la journée en deux. Fred travaillerait à l’atelier en avant-midi, et ferait de la vente en après-midi, et ils inverseraient. Personne ne s’en rendrait compte : les gens avaient tant de mal à les différencier ! Alors ainsi, Fred passa une bonne partie de l’avant-midi à travailler sur quelques nouvelles inventions.

Ainsi la journée passa, les jumeaux allèrent manger ensemble au Chaudron Baveur pour déjeuner, et retournèrent travailler, en inversant. Alors ainsi, Fred fit de la vente. C’est alors qu’il était avec quelques clients qu’une entrée le surpris grandement. Une cliente…enfin, si l’on pouvait dire cela comme ça. L’entrée de Queen Beverly. Cette fille de Serpentard qui faisait partie de la Brigade chose d’Ombrage – rien qu’à l’évocation du souvenir de cette affreuse dame, Fred sentit un haut le cœur. Et pourtant, il était convaincu que personne n’avait mis de pastilles de gerbe dans son breuvage, ce midi ! Bref, cette fille qui menait la vie dure à sa petite sœur à Poudlard et à qui Fred et George avaient passé un bon moment à mener la vie dure également…jusqu’à leur départ. Mais ils en entendaient encore parler, via Ginny qui disait qu’elle lui tapait sur les nerfs. Grrr…qu’est-ce qu’elle faisait ici ?

Toujours avec ses clients, Fred la regarda du coin de l’œil.

-Veuillez m’excuser…

D’un pas décidé, il se dirigea vers la jeune Serpentard. Il croisa les bras et la regarda.

-Tu peux me dire qu’est-ce qu’un Serpentard telle que toi fiche i…
-Oh mon dieu ! C'est magnifique ! Splendide ! ... Hey mais c'est nouveau ça ! Quels sont ses effets ?

C’est un brin étonné que Fred la regarda et décroisa les bras. C’était une blague ? À voir ses yeux, non. Elle semblait réellement aimer ce qu’elle voyait dans la boutique. Décroisa les bras, Fred sourit.

-Oui, c’est tout nouveau ! C’est la dinde farcie. Elle a l’air d’une dinde tout à fait ordinaire, mais quand tu y goûte, cela prends des saveurs dégoûtantes comme sang de gobelin ou jus de chaussette.

Oui... Ne pas avoir regardé le nom de la boutique avait été visiblement un bon choix car j'aurais fait demi-tour sinon. Dès l'instant où j'aurais vu le nom de Weasley sur la boutique, je n'aurais pas cherché à comprendre et je serais partie sans avoir regardé à l'intérieur. N'ayant pas revenu l'un des jumeaux depuis deux ans, je n'aurais certainement pas désiré les avoir à nouveau sur le dos me coltinant déjà leur petite sœur et sachant que je lui menais la vie dure, des représailles des grand-frères Weasley auraient été à attendre. Donc en effet, ne pas avoir porté d'attention sur le nom de la boutique fut un très bon choix. Enfin... pas choix du tout. Empressement plutôt. Me changer les idées, oublier cet avenir Mangemort qui semblait me menacer... Rien de mieux que la dérision, l'humiliation, la rigolade que peuvent provoque des farce-et-attrapes ! Ajoutant à cela le conseil de Père, je ne pouvais que me résoudre à gagner le Chemin de Traverse afin de jeter un œil à la boutique. et pas à me jeter tout court sur les produits qu'elle proposait, comme je venais littéralement de le faire. Entrer dans ce magasin fut comme de pénétrer dans un autre monde, de passer de l'autre côté du miroir car dès l'instant où j'eus franchi le seuil, j'en oubliais jusqu'à ma condition de Slytherin Princess élevée comme Sang-Pur. Ma distinction, mon honneur, ma fierté... Tout s'était évaporé pour laisser mon esprit respirer ! Ici à Londres, loin de Poudlard, loin de Pré-au-Lard et sa récente attaque, dans la boutique Weasley où régnait une magie destinée seulement au rire, je me détendais enfin. Je ne fis pas attention aux autres clients qui eux non plus ne firent pas attention à moi. J'avais comme l'impression que le rôle qui m'avait été incombé dès ma naissance, ici, je n'avais pas à le tenir parce que personne ne me connaissait, personne en me jugerait. Je pouvais me laisser aller sans subir de représailles. A un point où je m'autorisais à ne pas faire attention à la personne qui vint me parler. Personne qui se révéla être le vendeur puisqu'il m'expliqua l'effet de ce que j'étais en train de contempler. Je m'autorisais à ne pas faire attention à mon hibou qui, sur mon épaule, s'agitait vivement comme pour me prévenir de quelque chose. Finalement la persévérance de mon oiseau m'agaça donc j’enlevai mon attention de l'objet pour la reporté sur l'animal à plume perché sur mon épaule :

« Veux-tu bien arrêter de te secouer ainsi ? ... Excusez-moi, mon hibou semble énerv... Weasley !! »

D'un coup, je compris. La situation s'imposa clairement en moi. Cette boutique, je la connaissais par bouche-à-oreille mais j'avais oublié rapidement le nom mais soudain, je compris : c'était le magasin tenu par les jumeaux Weasley ! Et il s'agissait là de la raison de l'agitation de mon hibou qui voulait en fait me prévenir. Deux ans... Deux ans que je n'avais pas revu les deux frères de cette Ginny. Et là, sans avoir pris la peine de me renseigner un minimum, je venais de me jeter dans la gueule du loup. J'eus soudain la crainte que le Weasley présent ne me fasse déguerpir avec un sort mais j'avais ma baguette sur moi donc, je pouvais toujours me défendre. Une question naquit dans les méandres de mon esprit : lequel des jumeaux était-ce là ? Fred ou George ? Le cœur enhardit d'un étrange élan, je me risqua à essayer de deviner qui il était. Hésitante, je prononça :

« Fr...Fred Weasley ? »

Un mélange de surprise, d’étonnement et de rage se bousculèrent dans la tête du farceur. Étonnement et surprise, car qu’est-ce qu’une fille telle que Queen pouvait bien foutre ici ? Elle détestait les jumeaux, elle trouvait leur inventions complètement stupides – du moins, c’est ce qu’il croyait jusqu’à maintenant – mais par-dessus tout, c’était une vraie Serpentard, une sang-pur…bref, un peu comme le petit Malefoy, alors je vous laisse imaginer le sentiment de surprise que ressentait Fred présentement.

Elle sembla presque surprise, elle aussi, quand il vint à se rencontre. Bon sang, c’était à ne rien y comprendre cette histoire. Elle était entrée, comme ça, tout bonnement dans cette boutique en ne sachant point qui en étaient les fondateurs ? Non, mais vraiment. Il allait lui répliquer un truc, quand elle lui demanda s’il était Fred Weasley, ce qui le fit légèrement sourire.

Certes, elle en avait contre les deux jumeaux, mais d’entre Fred et George, c’était Fred qui tenait le morceau le plus mordicus ! Il refusait de lâcher.

-Fred, oui, c’est bien moi.

C’était tout de même une bien étrange situation. Il se demandait toujours ce qu’elle fichait ici. Certes, il n’allait pas la chasser : on ne chasse pas les clients. Peu importe qui c’était. Hé oui, même si c’était Vous-Savez-Qui. Bon, à savoir pourquoi il se pointerait le bout du nez ici…heu…ouais bon, enfin, sachant qu’il est dépourvut de nez, vous savez exactement ce que je voulais dire par là ! En gros, peu importe le client, aussi étrange que soit-il, ils ne les chassaient jamais. Poliment, il la regarda et lui demanda :

-Est-ce que je peux t’aider ? Je présume que c’est la première fois que tu viens ici.

Définitivement, car si elle avait mis les pieds aussi auparavant, il l’aurait su.

De tout les clients étranges qu’ils avaient eu dans cette boutique, fallait avouer que la visite de Queen dans la boutique faisait parti des trucs les plus étranges arrivés dans cet établissement. Mais qu’est-ce qu’elle voulait, à la fin? Il espérait très fort qu’elle ne vienne pas ici pour acheter des trucs afin de faire une mauvaise blague à Ron ou encore à Ginny, elle semblait en avoir contre Ginny. L’inconvénient, c’était qu’il ne pouvait tout de même pas refuser de vendre des trucs à un client. Certes, c’était lui le patron, mais Queen ou non, c’était une cliente et du mieux qu’il pouvait, il devait la servir comme il se doit. Soutenant son regard, refusant de ‘’décrocher’’ le premier, il la regarda, un sourcil arqué.

Elle lui fit savoir que c’était quelqu’un qui lui avait conseillé cette boutique, ce qui fit sourire Fred. La boutique allait bien, il le savait, tout le monde le savait, c’était la boutique la plus populaire du Chemin de Traverse, mais quand c’en était au point qu’une ennemie se faisait conseiller cette boutique et qu’elle y venait…il ressentit un certain sentiment de fierté. Il allait lui demander qui était cette fameuse personne qui lui avait conseillée, par pure curiosité. Mais il la savait également orgueilleuse, allait t-elle réellement lui avouer? Mais il n’eut pas le temps qu’elle lui dit qu’elle dérangeait, visiblement, et qu’elle partait.

-Mais non, tu ne dérange pas…

Trop tard, elle fit demi-tour. Bon. C’était certain qu’il ne l’aimait pas plus, il trouvait toujours que c’était une petite chipie, mais reste que c’était une cliente, il trouvait un peu chiant qu’elle parte comme cela. Hé bien tant pis! Fred haussa les épaules et alla nourrir les boursoufflets dans leur petite cage, quand il réentendit sa voix :

-Vous n’auriez pas quelque chose qui…rendrait invisible pendant un laps de temps?

Il se retourna vers elle, et la regarda, un peu surpris. Surpris de la question, mais également surpris qu’elle revienne. Elle voulait vraiment, donc. Il déposa doucement la sac de nourriture et croisa les bras.

-Il y a quelques possibilités. Nous avons les chapeaux-sans-têtes qui permettent de faire disparaître ta tête, et sinon…si ton but est de faire diversion, je te conseillerais peut-être les leurres explosifs, dit-il en pointant des petits objets noirs en forme de trompes automobiles, essayant de s’enfuir. Tu en fais tomber un par terre, il se met à courir, et produit une belle petite explosion avec de la fumée, et tu as donc la diversion dont tu as besoin.

Mais il se demandait tout ce même pourquoi elle avait besoin de cela…

-Tu ne cherches pas à faire une mauvaise blague à ma sœur en faisant la femme invisible j’espère, hein?

Il la regarda dans les yeux. Fred n’était pas souvent sérieux, mais là, ce l’était. Il savait qu’elle en avait contre sa petite sœur et bien qu’il savait qu’elle n’allait évidemment pas lui dire si c’était réellement son but de s’en prendre à Ginny, Fred était tout de même doué à deviner quand on lui mentait.

-Il y a quelques possibilités. Nous avons les chapeaux-sans-têtes qui permettent de faire disparaître ta tête, et sinon…si ton but est de faire diversion, je te conseillerais peut-être les leurres explosifs. Tu en fais tomber un par terre, il se met à courir, et produit une belle petite explosion avec de la fumée, et tu as donc la diversion dont tu as besoin.

De tout évidence, aucune chose de ce qu'il ne m'avait proposé ne me serait utile. Échapper aux Mangemorts, il faudrait que je devienne totalement invisible et encore ! Il faudrait aussi leur lancer un puissant sort de confusion car disparaitre n'augmenterai à peine mes chances de leur passer sous le nez. Je me sentais mal dans cette boutique car je me demandais comment Fred pourrait interpréter le fait que je tienne tant à ce qu'on ne me voit pas. Je savais aussi pour qu'il accède à ma demande avec le moins de soupçon, ce serait de dire que ce serait pour jouer un sale tour à sa sœur Ginny... Et justement :

-Tu ne cherches pas à faire une mauvaise blague à ma sœur en faisant la femme invisible j’espère, hein?
« Tu risques de ne pas me croire mais non, ce n'est pas pour Ginny : avec elle, en ce moment, j'ai un petit faible pour l'utilisation des mots. Quoiqu'il en soit, ce que tu suggère n'est pas ce dont j'ai besoin. Il faut que je sois totalement invisible... »

Je rejoignais le jumeau Weasley tandis qu'il nourrissait les petites créatures toutes rondes et poilues. J'avais toujours eu un gros - mais très gros - faible pour les boursoufflets et je me souvienne qu'étant enfant j'avais fait un caprice à Père afin qu'il m'en offre un pour ma rentrée à Poudlard : j'eus mon hibou à la place. Je fus toute aussi contente mais à présent que j'étais presque majeure, je pouvais en acheter un par mes propres moyens. De plus, la présence d'une telle créature me serait bénéfique car je serais certainement scotchée à elle pendant tout mon temps libre donc je ne penserais pas à l'épée de Damoclès qui pend au-dessus de ma tête. Après m'être penchée vers la cage des petites choses, je remarqua que l'une d'entre elle s'était avancée vers moi et me fixait : je fus bizarrement touchée, émue... Un sentiment étrange se répandit en moi. Je me redressa et fixa Fred :

« En plus de l'invisibilité, puis-je acquérir cette boule de poil qui me fixe ? »

Mon hibou s'agita. Ah jalousie quand tu nous tiens ! J'esquissais un sourire discret : mon oiseau était intelligent, presque humain au niveau des sentiments car je ne compte plus le nombre de fois où d'un coup de bec, je me suis ressaisie grâce à lui. Je porta ma main à sa tête puis la caressa tendrement pour qu'il se calme et il se calma. Je tenais à le rassurer que ce n'était pas parce si j'achetais un boursoufflet que j'allais me détourner de lui. Au contraire, les avoir tous les deux serait tellement génial, je le savais par avance ! Mais il n'y avait qu'une ombre au tableau : Fred. Je me doutais bien qu'il ne me portait pas dans son cœur, par conséquent cela risquerait de le pousser à me refuser ce que je lui demandais....

Fred fut étonné de sa réponse. Queen ne semblait plus vraiment être la même qu’il avait connu à Poudlard. Elle semblait moins…chipie, voilà. Comme si rendre la vie dure aux autres ne faisait plus partie de ses priorités. Certes, peut-être se trompait t-il, mais c’était ce qu’elle laissait voir. Et si c’était réellement le cas, hé bien tant mieux!

Devenir complètement invisible…voilà ce qui était tout de même une idée intéressante. Il pris soin de prendre en not, dans sa tête, l’idée pour ensuite en parler à son fidèle George afin de peut-être travailler là-dessus. Cela allait demander de la magie très forte de complexe mais il savait qu’ils pouvaient probablement arriver à quelque chose.

-Je n’ai rien pour le moment, je suis désolé, mais…je dois dire que j’aime bien l’idée, alors on va travailler là-dessus. Quoi que...attends-moi deux petites secondes.

Il quitta, un petit instant, dans une autre allée, pour aller chercher un peu de poudre d'obscurité instantanée. Il revint et lui en tendit.

-Poudre d'obscurité instantanée, cela te permet de disparaître facilement. Tu en lance dans les airs et cela produit une obscurité dense d'un noir d'encre qu'il est très difficile de percer. Rien à faire pour l'enlever. Je ne sais pas si cela peut t'aider, je sais que ton but est de te rendre invisible, mais si cela peut t'aider...

Il lui sourit. Venait t-il d’enterrer la hache de guerre? Non, bien sûr que non. Fred restait quelqu’un de rancunier, mais il était cependant prêt à faire un ‘’cessez le feu’’. Après tout, c’était une cliente, ce n’est pas comme s’il avait réellement le choix non plus. Pendant qu’il nourrissait les boursoufflets, il remarquait, bien sûr, que Queen les regardait attentivement. Ces petites créatures faisaient littéralement craquer tout le monde! C’est vrai qu’on avait tout simplement envie de les câliner et de jouer avec, ils étaient là pour cela, d’ailleurs. Ils adoraient les caresses et jouer. Ils étaient particulièrement populaires auprès de la gente féminine, mais Fred lui-même n’avait pas pu résister et en avait adopté un, tout dernièrement, qu’il avait affectueusement nommé Violette, en raison de sa vive couleur d’un beau violet, justement.

Il sourit en voyant qu’une de ces petites créatures la fixait.

-On dirait qu’il t’aime bien.

Cela ne pris guère de temps avant qu’elle ne lui demande si elle pouvait acquérir cette boule de poil qui la fixait aussi intensément. Il lui sourit. Il savait qu’elle ne pourrait résister, comment aurait t-elle pu? Il ouvrit la cage et pris doucement la petite créature qu’il lui donna entre les mains.

-Ils sont très affectueux, dit-il en caressant doucement la petite tête de la créature avec le bout de son doigt. Et très populaires aussi. Prends-en bien soin, tu as besoin d’autre chose?