Encore une sale journée. Les jours se faisaient de plus en plus longs et sombres. Tout cela n’avait pourtant rien à voir avec l’hiver qui approchait à grand pas et le froid qu’apportait l’automne. Bien que constamment entouré par sa famille et particulièrement son inséparable frère jumeau, Fred se sentait plus seul que jamais. Il s’ennuyait, voilà. Sa douce et tendre ne lui répondait plus et il y avait pas loin d’un mois qu’il n’avait pas eu de nouvelles d’elle. Elle ne lui répondait tout simplement pas, et l’autre jour elle n’était même pas venue à sa rencontre à Pré-au-Lard. Il l’avait attendue pendant des heures et des heures sans la voir ne serait-ce qu’une seconde.

Lui faisait t-elle la gueule? Pourquoi? Qu’est-ce qu’il avait fait de mal? Il s’était bien occupé d’elle pourtant, enfin, c’est ce qu’il croyait. Il l’aimait tellement, était tellement passionné dans cette relation, c’était pareil de son côté à elle, enfin, c’était ce qu’elle laissait voir. Avait t-elle trouvé mieux ailleurs? Peut-être bien…

Inutile de vous dire que Fred ne faisait que penser à cela par les temps qui courraient et n’avait pas du tout la tête à autre chose. Les jours passaient sans qu’il n’y porte d’attention particulière, et aujourd’hui, cela faisait officiellement 1 mois qu’il n’avait pas eu de signe d’elle. La journée avait été longue et pénible, Fred n’avait pas adressé un mot à personne de toute la journée et s’était contenté de travailler à l’arrière boutique aujourd’hui. À la fin de la journée, il avait quitté la boutique et n’était pas rentré chez lui. George ne posa même pas de questions, il n’avait pas besoin de s’informer, sachant très bien ce que pouvait ressentir sa moitié.

Ainsi, Fred décida d’aller vagabonder dans le petit village dévasté de Pré-au-Lard. Bien que pénible à regarder, il n’avait pas envie d’être ailleurs. Il marcha sans trop savoir ou il allait, perdu dans ses pensées. Inconsciemment, il se retrouva à l’endroit ou il devait la retrouver, soit devant chez Honeydukes. Dans sa poche, il serra une chaîne qu’il lui avait achetée, étant censé lui donner la fois ou il l’attendait ici même, sans jamais qu’elle se pointe.

Pourquoi, Bérénice. Pourquoi tu ne me donne pas de nouvelles? Pourquoi tu ne me le dis pas carrément que tu ne m’aime plus ou que tu as rencontré quelqu’un d’autre? Pourquoi tu ne me réponds pas? Cela ferait tellement moins mal de l’apprendre de toi que de vivre dans l’ignorance ainsi…, pensa Weasley.

Le rouquin soupira et regarda en direction du bar des Trois Balais. L’envie de boire un verre pour oublier lui sembla alors très tentante. Cependant, quelque chose attira son attention, une vois familière parvint à ses oreilles alors qu’il avait sa main posée sur la poignée du bar avec l’intention d’entrer…

Sur le coup, Drago s’était demandé ce qui avait bien pu passé par la tête de la vieille McGonagall pour avoir prévu une nouvelle sortie au village dévasté de Pré au Lard, pourtant malgré cette pensée, le blond était assis là, dans le train qui les mènerait, lui et deux de ses amis, jusqu’au village. Peut-être était-ce un moyen de s’évader des murs devenus étouffants de Poudlard, ou alors de se la jouer petit chef là où il était certain qu’on ne le regarderait pas en sachant qu’il n’était pas en grande forme morale ces temps ci. Quoi qu’il en soit, lorsque le train arriva en gare de Pré au Lard, les discussions entamées ne finirent pas jusqu’à ce que les quelques élèves présents s’arrêtent en constatant les premiers dégats dus à l’attaque du mois dernier, et ce n’est pas Drago qui resta de marbre face à tout ça, au contraire, un frisson même parcouru son corps entier mais il fit bien en sorte de le garder discret, comme il savait si bien le faire. « Ils ne pourront jamais reconstruire le village, ça leur apprendra ! » Le regard mauvais, Drago tourna la tête en direction de Nott, qui venait de prononcer ces mots. « Qu’est ce que tu raconte, Pré au Lard était encore l’endroit le plus intéressant à voir, l’une des rares motivations que de devoir revenir à Poudlard. » Enchaina le blond, amer. C’est vrai, il avait toujours affecté le village, pour son côté innocent, en distance avec tous les vrais problèmes, et là, ce n’était plus qu’un champ de bataille bondé de débris en tout genre, on pouvait encore y sentir la mort.

Le groupe continua son avancée plus silencieusement, parce qu’aucun ne souhaitait irrité d’avantage Drago, la façon dont il avait répondu à Nott avait suffit à clarifié la situation, inutile de l’empirer. Longeant les boutiques aux vitres brisées, le sentiment chaleureux du village avait bel et bien disparu, même les commerçants semblaient méfiants de la venue des élèves, comme par peur que le même évènement ne se reproduise. Drago avait bien sentit les regards en question, sans cesser de marcher fièrement, ils n’étaient pas loin des Trois Balais, l’endroit qu’il visait. « Vous pensez qu’il reste des traces de sang aux Trois balais ? Parait que c’est là bas que deux élèves de Poudlard ont été tué… C’est gore, j’ai hâte d’aller voir » Baragouina débilement Macvin, le deuxième Serpentard qui accompagnait Drago. Pas un pour rattraper l’autre, pensa l’héritier Malefoy en fronçant les sourcils. « Garde tes commentaires stupides au fond de ton crâne Macvin, ou alors laisse les sortir par tes oreilles, le chemin ne devrait pas être dur à trouver. » En d’autres termes, aucun cerveau ne risquait de faire barrages à ces éventuelles pensées. Le concerné baissa la tête, sans ajouter quoi que ce soit. Si en d’autres circonstances, Drago aurait rit de ça, aujourd’hui, il voyait les choses différemment, il ne compatissait pas pour les morts, loin de là, mais il était bien conscient de ne pas être plus à l’abri qu’un autre, il en avait eu la preuve maintenant. « Parait que ta grande amie Callaghan a été tué aux Trois Balais, tu crois que c’est vrai ? Après tout on ne la voit plus dans le château… » Ajouta Nott à l’intention de Drago, tandis ce que Macvin attendit la réponse de Drago avec une lueur avide dans le regard. « Il y a quand même eu des choses justes avec cette attaque. » Ne put s’empêcher de commenter Drago, sans pour autant afficher la moindre expression.

Le trio venait de dépasser les Trois Balais, finalement ils ne s’y étaient pas arrêtés, n’avaient même pas prêté attention à la vitrine alors qu’ils continuaient de parler de ce qui s’était passé ici, ne se doutant pas qu’un autre sorcier venait surement d’être témoin de leur conversation, anodine à la base.

Des élèves se promenaient dans le village dévasté, c’était probablement jour de sortie, aujourd’hui! Ce qui n’était malgré tout pas une si mauvaise chose que cela, Poudlard devait être étouffant à la longue alors changer un peu d’air allait fort probablement faire beaucoup de bien aux élèves. Peut-être allait t-il ENFIN la voir? Cette pensée le fit sourire. Sourire qui s’effaça aussi rapidement qu’il en fut apparut. Une bande d’élèves de Serpentard approchait doucement en sa direction. Fred roula les yeux au ciel. Il n’avait jamais aimé les élèves de cette maison, à quelques exceptions, certes. Ces exceptions n’étaient cependant pas de cette petite bande qui approchait à grands pas, non. C’était plutôt le jeune Drago Malefoy et sa bande qui étaient là. Eh merde, comme s’il avait besoin de voir sa sale tête aujourd’hui. N’était-ce déjà pas assez pénible ainsi?

Fred ouvrit la porte du bar, mais la referma aussitôt quand il entendit la conversation des verts et argents. Au départ, il n’avait pas l’intention d’écouter, mais ce fut plus fort que lui. Ils parlaient de l’attaque de Pré-au-Lard. C’est comme si son cerveau ne voulait pas écouter. Style : non Fred, ce ne sont pas de tes affaires, laisse tomber. L’attaque de Pré-au-Lard, c’est du passé, maintenant. Tout est arrangé. Ou presque…si on oublie que le village est complètement dévasté, que les gens ont peur d’y retourner, qu’il y a eu des blessés et possiblement des morts. Ouais, sinon tout va bien! Alors maintenant Fred, cesse d’écouter ces crétins et entre dans ce fichus bar!

‘’ Parait que ta grande amie Callaghan a été tué aux Trois Balais, tu crois que c’est vrai ? Après tout on ne la voit plus dans le château…’’

Callaghan? Callaghan comme dans…comme dans Bérénice Callaghan? Quand même pas sa Bérénice à lui? Celle qu’il aime? Celle qui…non! Non, voyons! C’était impossible, il devait y avoir erreur sur la personne! Et pourtant…il savait très bien que Drago et Bérénice se détestent…détestaient?? NON! Ce n’est PAS Bérénice, c’est une autre Callaghan, BON!

Ce que dit Drago cependant confirmèrent ses doutes. Il s’agit bien d’elle…cependant, c’est comme s’il refusait d’y croire. Peut-être que c’était bien une erreur, après tout! C’est sur le coup de l’impulsion, sans même prendre la peine de réfléchir qu’il se retourna vivement, qu’il sortit sa baguette et jeta un sort de stupéfixion sur la bande de Drago. En temps normal, il aurait rigolé. Mais avait t-il vraiment la tête de quelqu’un qui a envie de rigoler? Pas ce soir, en tout cas!

Il regarda Drago Malefoy droit dans les yeux, pointa sa baguette sur lui et…

-EXPELLIARMUS!

La baguette du blondinet lui revint entre les mains. Une fois désarmé, sans perdre la moindre seconde, il fonça tel un taureau sur Malefoy, le pris par le col et d’une seule main, sous le coup de l’adrénaline, le souleva et se retrouva à sa hauteur. Pointant de son autre main sa baguette sur lui, il lui demanda, les dents serrées :

-Dis-moi ce que tu sais au sujet de Bérénice, DIS-LE MOI!

Autant il pouvait rager, autant il avait peur de savoir ce qui était réellement arrivé.

Tout arriva trop rapidement pour que Drago ou ses deux acolytes n’aient le temps de réagir. Alors qu’ils marchaient en relatant ce qui s’était passé dans le coin, une voix s’éleva, le blond eut juste le temps de se retourné, effaré devant le spectacle qui s’offrait à lui. Fred Weasley venait de bondir de nulle part, et trop entrainé dans sa discussion avec les deux autres, Drago ne l’avait même pas vu trainé devant la porte des Trois Balais, auquel cas il aurait de suite mit fin à sa conversation, même s’il ignorait totalement le lien qui avait pu unir le roux à la blondinette des blaireaux. En fait il s’en serait éperdument fichu si sans prévenir, Fred le désarma et se jeta littéralement sur lui, l’attrapant par le col avec une telle force que Drago se sentit soulevé du sol, impuissant, et surtout mort de trouille. Non, il ne faisait pas le malin, surtout lorsque ses yeux gris se posèrent sur la baguette brandit sur lui, son visage d’ailleurs reflétait parfaitement la peur panique qu’il éprouvait, et ses lèvres tremblantes l’auraient de toute façon trahit s’il avait voulu affirmer le contraire. On aurait vraiment cru qu’il était sur le point de chialer tant il paniquait mais il comprit de suite le fin mot de l’histoire lorsque le roux lui brailla dessus. « Elle est morte. » Osa t-il répondre sans mentir, parce qu’il n’était pas fou au point de jouer la carte de l’ironie. « Lâche-moi Weasley. » Ajouta t-il froidement, les dents serrées sans avoir quitté une seule seconde la baguette des yeux. Il ignorait toujours ce qui liait Fred et Bérénice mais vu l’était second du jumeau, ça n’était plus difficile à comprendre.

Le roux serrait tellement fort que Drago avait la désagréable sensation de ne plus pouvoir respirer correctement, il était même certain que sa pâleur naturelle devait avoir laissé place à une bien belle rougeur sur son visage parfait, si bien qu’il fronça les sourcils sans pour autant osé quoi que ce soit. « C’est quoi ton fichu problème, lâche moi j’ai dis ! » Tenta t-il une nouvelle fois en se débattant, essayant d’adopter un ton plus sur de lui alors qu’il tourna à peine la tête afin de voir ce qu’il en était de ses deux camarades devenus inutiles pour espérer l’aider. C’était bien sa vaine, devoir abdiquer face à un Weasley.

Fred tenait fermement Drago avec force, et ce, sans même se rendre compte à quel point il utilisait sa force. C’était la rage, il voulait et allait savoir ce qui était arrivé à Bérénice. Il y avait quelque chose qu’il ignorait, il n’y avait à présent plus aucun doutes. Mais est-ce que je pire était réellement arrivé? Il refusait d’y croire! Il continua de croire qu’elle était sûrement trop occupée avec des devoirs, la sachant tout de même studieuse – contrairement à lui – alors elle devait porter plus d’attention à tout cela! Oui, oui, c’était probablement cela! Continuant de pointer sa baguette tout près du visage de Drago, prêt à lui lancer un sort et l’attaquer s’il se mettait à faire le malin ou tout simplement s’il commençait à l’énerver. Quoi que la situation était tout de même agréable vu la relation conflictuelle entre les deux familles des deux concernés. Mais inutile de vous dire que présentement, Fred se fichait bien de tout cela.

‘’Elle est morte.’’

Cette phrase résonna dans sa tête comme un éternel écho, le rythme de son cœur s’accéléra, une chaleur intense l’envahit. Une chaleur de haine, de colère. Le rouge dût lui monter au visage également. Non, Bérénice ne pouvait être morte, impossible! Drago mentait! Il voulait seulement le faire frustrer, c’était son genre, après tout. Cet espèce de petit cancre. Il tenta de se calmer. Fred, calme-toi. C’est faux. Tu sais que c’est faux! C’est Drago, Drago aime faire rager les autres, surtout toi. Et toi, tu te fâche avec un rien ces temps-ci.

C’est avec une nouvelle force, la force du désespoir, qu’il serra Drago encore plus fort, ignorant complètement ce que le blond venait de lui dire, soit de le lâcher. Non mais s’il croyait qu’il allait le laisser partir comme ça! Il venait tout de même de lui dire que la femme de sa vie était morte! Était-ce seulement vrai? Plantant littéralement sa baguette dans sa joue, Fred, d’une voix dure et la gorge serrée lui dit clairement :

-Qu’est-ce qui s’est passé?! DIS-MOI CE QUI LUI EST ARRIVÉ! Je veux les détails. Je ne te laisserai pas partir tant que tu ne m’aura pas tout dit, Malefoy, alors inutile de faire le malin!

Le coeur cognant dans sa poitrine comme un dingue, il l'entendait littéralement battre dans sa tête. Il voulait tout savoir, tout. Tous les détails. Même si au plus profond de lui-même, il y avait une certaine crainte de savoir que celle qui occupait ses pensées jours et nuit n’était plus de ce monde.

C’est le souffle à moitié coupé que Drago devait subir cette espèce de colère émanant du roux. A la fois perdu et paniqué à l’idée qu’un sort émane de la baguette de Weasley, Drago tentait de ne pas faire pâle figure mais c’était plus compliqué que ça en avait l’air. Bien sur qu’il crevait d’envie de lui balancer une de ses habituelles répliques cinglantes à la figure mais en faisant cela il risquerait gros, d’où son abstinence, du moins, jusqu’à ce que l’autre le lâche et qu’il puisse récupérer de quoi se défendre. Sans baguette, il ne valait rien. Grimaçant au fur et à mesure qu’il tentait de respirer, la main de Drago venait d’entourer le poignet de Fred, mais le roux avait plus de force que lui en cet instant, le blond avait beau serré, rien y faisait, il devait prendre son mal en patience. Lorsqu’il avoua sans ménager Fred que Bérénice était morte, le visage du Weasley changea et il serra plus fort encore le col de Drago qui redoubla d’effort pour ne pas s’asphyxier. « Weasley… » Parvint-il à dire les dents serrées, le visage trahi par l'angoisse. Quelle mort stupide que de finir étouffer par les mains d’un traitre à son sang. Mais le rouquin ne semblait pas en avoir finit avec cette histoire si bien qu’il rajouta des questions auxquelles Drago connaissait bien évidemment les réponses. Gesticulant pour tenter de s’extirper ne serait-ce qu’un peu de la poigne de fer de Fred, il ne perdit pas de temps à répondre, d’un ton amer et aussi dur.

« A ton avis… Surement un sortilège de mort… Tu m'étouffes… » Balbutia t-il difficilement, manquant de déglutir. Il aurait pu mentir, ou jouer de la situation pour faire enrager d’avantage le roux, d’ailleurs il en aurait jubiler en d’autres circonstances mais là, il savait qu’il risquait trop gros, alors il ravalait ses répliques, il userait de sa langue de vipère un peu plus tard, parce que non, il ne s’en priverait pas. Pourtant avec les évènements actuels, il pouvait comprendre Fred, à vrai dire il voyait les choses tellement différemment, peut-être était-ce aussi pour cela qu’il se contentait de répondre simplement à ses questions, sans faire le malin. « J’y suis pour rien… » Jugea t-il bon d’ajouter, des fois que Fred ai dans l’idée que Drago y ai en effet été pour quelque chose dans le meurtre de Bérénice. Bien sur il se fichait pas mal qu’elle soit morte, il ne l’avait jamais porté dans son cœur après tout, mais de là à la tuer…

N’étant pas dupe, Fred voyait bien que Drago étouffait. Mais après tout, qu’est-ce que cela pouvait bien lui faire? Il respirait encore, lui au moins. Bérénice elle, ne respirait plus. Elle ne pouvait plus sentir le vent frais caresser son visage, ni ses cheveux, ni rien. Rien parce qu’elle était morte. Morte et même probablement enterrée, à l’heure qu’il était. Un sortilège de la mort. Oui, évidemment. C’est comme si, sous le choc de la terrible nouvelle, Fred n’avait pas songé qu’elle avait probablement été tuée ainsi. C’était presque mieux mourir ainsi. Il aimait mieux apprendre qu’elle n’était pas morte en souffrant. Avait t-elle seulement eu le temps d’avoir peur? L’avait t-elle vu venir? Mais surtout, qui, QUI avait jeté ce sort? Qui lui avait arraché la vie? Qui venait de lui enlever l’amour de sa vie?

Les larmes coulaient et brûlaient ses joues, bien malgré lui. Il était sûrement en train de se foutre la honte devant Drago Malefoy, mais sa réputation l’importait si peu présentement. C’est la gorge serrée que Fred parvint à parler, avec tous les efforts du monde pour ne pas éclater en sanglots.

-Qui?? Qui a fait ça?? C’était quand?

Était-ce réellement important comme information? Non. Elle était morte. On ne peut pas ramener les morts à la vie et savoir tout cela n’était que des détails, maintenant. Il était trop tard. Mais il devait savoir. Il devait savoir à tout pris plutôt que de vivre dans l’ignorance. C’était difficile à accepter, et même que Fred n’arrivait tout simplement pas à le réaliser encore. Voilà pourquoi elle ne lui écrivait plus, voilà pourquoi elle ne venait pas quand il lui donnait rendez-vous. Ce n’était pas parce qu’elle ne l’aimait plus, mais parce que son cœur ne pouvait plus battre pour lui, maintenant. Tandis que le sien cognait comme un véritable dingue, comme s’il voulait sortir de sa poitrine.

Un mélange de colère, de peur et de tristesse s’empara de lui, habité d’un grand vide. Il tremblait de tout son corps et sa gorge se serrait de plus en plus. Cela ne l’empêchait tout de même pas de toujours serrer fermement Malefoy, n’ayant aucunement l’intention de le laisser partir tant et aussi longtemps qu’il ne saurait pas l’intégral de ce qui était arrivé à son amour, désormais un ange, probablement.

S’il y a bien une chose pour laquelle Drago aurait aimé être épargné c’était bien la crise soudaine de larmes de Fred. Obligé de subir ça alors qu’il ne demandait qu’une chose, de l’air, c’en était trop. Pour plusieurs raisons, déjà, faire dans le sentimentalisme n’était pas son truc du tout, alors voir que tout ceci fichait le roux dans cet état avait de quoi perturber l’héritier Malefoy, parce que le pire dans tout ça, c’est qu’il aurait presque lui-même pu ressentir de la… peine pour ce type ? Impossible et pourtant, c’était insupportable de devoir subir ça. Sans avoir lâcher de sa main le poignet de Weasley, Drago plissait les yeux, le bourdonnement dans sa tête lui rappelait combien le manque d’oxygène l’entrainait peu à peu loin de la situation actuelle, encore quelques minutes et il finirait dans les vapes tant l’autre serrait fort, trop fort. Il en devenait carrément impossible pour le blond de reprendre la parole afin de répondre à toutes les questions en chaine de Fred. « J’en sais… rien… » Puis dans un ultime effort pour reprendre le contrôle de lui-même, son pied vint frapper avec une certaine force son vis-à-vis qui, surement sur la surprise du coup, relâcha enfin l’emprise qu’il avait sur Drago mais le blond ne s’en était pas encore tiré.

Retombant lourdement sur le sol, son premier réflexe fut de se remplir les poumons plus haletants que jamais, la main portée pile à l’endroit où celle de Fred le serrait quelques secondes plus tôt. Grimaçant comme jamais, il chercha sa baguette des yeux et la vit écrasé au sol quelques mètres plus loin, surement trop loin, ce qui n’empêcha pourtant pas Drago de s’en approcher sans s’être relevé, en venant presque à marcher à quatre pattes tant son cœur battait à tout rompre, ce traite à son sang ne l’avait pas ménagé en serrant si fort. Lorsqu’il parvint enfin à atteindre sa baguette qu’il serra dans sa main, il tenta une nouvelle fois de se relever, l’air toujours aussi terrifié, sachant pertinemment que s’il ne partait pas rapidement d’ici, il ne s’en sortirait pas indemne, au diable ses deux camarades stupefixés, ils finiraient par comprendre que le blond ai préféré sauvé sa peau que de la risquer en leur rendant leur libérté. Pourtant avec cette pensée, le blond ne put garder sa baguette rangée, prêt à jeter l’anti sort sur ceux qu’ils considéraient, malgré lui, comme des amis. Fatale erreur…

Il ne savait pas qui avait fait cela. Il mentait ou il l’ignorait réellement? Probablement qu’il n’avait en fait pas vraiment fait attention. Après tout, c’était un Malefoy, nous savons tous qu’ils préfèrent sauver leur peau et se fichent pas mal de ce qui se passe autour, tant qu’eux sont en vie, au diable la vie des autres! Alors probablement qu’il ne savait effectivement pas. Fred était en quelques sortes perdu dans ses pensées. Qui aurait bien pu faire cela? Comment était-ce arrivé? Mais surtout, par-dessus tout, pourquoi elle? Certes, elle était une née-moldue, mais quand même, pourquoi la valeur du sang pouvait t-elle avoir une telle importance? Ou était t-elle? Est-ce que le paradis existait réellement? Était t-elle un ange? À cette seule pensée, il avait mal. Il refusait toujours d’y croire, cette histoire était tellement floue, tellement louche! Il voulait savoir, mais en même temps, voulait t-il vraiment avoir plus de détail? Cela le dégoûtait déjà à un tel point de la savoir morte, savoir qui avait posé un tel geste l’horrifiait.

BANG! Drago venait de lui foutre un coup de pied, ce qui fit en sorte que Fred le lâcha tout de suite. Vraiment, il ne s’attendait pas du tout à cela. Ce petit albinos avait cependant vraiment frappé fort, quel crétin! Il vu qu’il respirait à grandes bouffées, et cela l’enrageait. Pourquoi? Aucune idée! Présentement, tout l’aurait enragé. Le rouquin se releva, pas très longtemps après sa chute. Il vu que Drago voulait ravoir sa baguette, ce qui l’aurait fort probablement fait rire s’il était d’humeur à rigoler. Mais pour l’une des rares fois de sa vie, Fred n’était pas du tout d’humeur à cela. La haine, la peine et la colère l’envahissait. Tous ces sentiments négatifs firent en sorte que Fred se dirigea de nouveau vers le jeune Malefoy. Il le pris une nouvelle fois par le col et, pleine force, il le frappe violemment en plein visage.

Un CRAC se fit entendre quand il cogna sur son visage naturellement pâle, suivi de gouttes de sang qui coulaient de son nez. Lui lançant un regard noir, il le laissa tomber sur le sol froid et sal du village dévasté.

Il lui tourna le dos, et il quitta, le laissant là, seul à son sort, en train de souffrir. Il pouvait bien dire ou faire ce qu’il voulait, Fred n’en avait rien à foutre. Lui, il avait perdu celle qu’il aimait. Il transplana, plus loin, loin de la vue des autres, et il rentra chez lui. Innutile de vous dire que, sans même avoir pris la peine de saluer son frère jumeau, George, il s’effondra dans son lit, pleurer toutes les larmes qu’il retenait depuis déjà un bon moment.

On dit toujours qu’il ne faut pas réveiller l’eau qui dort, mais dans le cas suivant, ça serait surtout ne pas réveiller le roux qui rit, parce que l’état dans lequel était Fred filait les pétoches à Drago, il n’y avait qu’à s’arrêter deux secondes sur son visage pour comprendre qu’il aurait pleuré s’il n’avait pas eu une dernière once de fierté, à moins que ce ne soit le manque d’air qui ai réduit à néant toute forme de liquide pouvait s’échapper de ses yeux. Peut importe, difficilement mais surement, le blond était parvenu à se libérer, certes sans se ménager lui-même mais il valait mieux se faire mal en tombant plutôt que de perdre la vie bêtement en étouffant sur place, et s’il n’avait pas agit, aucun doute sur l’issue du combat, enfin, si combat il y avait eu puisque c’était quand même en traitre que Fred avait bondit sur Drago. Comme quoi, on ne peut pas changer ce que l’on est réellement, traitre jusqu’au bout des ongles. En fait s’il n’avait pas eu la bêtise de vouloir secourir ses camarades, Drago aurait évité la suite en transplanant, ou juste en se relevant mais à peine eut-il le temps de faire quelques pas que Weasley retrouva le chemin de son col, l’empoignant une nouvelle fois avec ferveur. Déglutissant doucement, Drago n’eut pas le temps d’anticiper, il vit simplement un poing s’approcher puis le trou noir, suivit d’une terrible douleur.

Jisant au sol après que le malade du cœur l’ai enfin relâché, c’est en gigotant, la main sur le nez, que Drago voyait passer les minutes, les traits de son visage plus tendus, cette fois, il ne pu retenir quelques larmes surtout dues à la douleur, et peut-être aussi un peu au relâchement de la pression accumulée tout le temps où Weasley le tenait fermement, ajoutée à cela des gémissements de douleur, il dut se passer bien cinq minutes avant que Drago ne se reprenne et décide de se relever, la main plaquée sur son nez. Bien sur qu’il aurai pu se soigner tout seul, un Episkey et le tour aurait été joué mais il serait plus crédible d’aller se plaindre en ayant l’air d’un rapatrié de guerre, de toute façon il avait la tête bien trop ailleurs pour réfléchir à ça. La douleur lui martelait le visage et le sang ne semblait pas vouloir arrêter de couler, d’ailleurs sa chemise en était la preuve, une belle tâche rouge en plein centre, un vrai drapeau Japonais. Plus aigri que jamais, il pointa sa baguette sur Macvin et Nott, toujours stupexifés, sans trainer là, pas un regard pour eux, ni un mot pour clarifier tout ça, après tout ils avaient été témoins de toute la scène, seule l’incapacité de bouger les avait empêché d’agir. « Il me le paiera, mon père entendra parler de ça ! Bougez vous bande d’incapable, ça ne sert à rien de restez planter là, Même Crabbe et Goyle auraient été plus utile que vous ! » Vociféra t-il entre deux inspirations qui lui filèrent la nausée, le goût du sang au fond de sa gorge l’éreintait, oh ça c’est sur qu’il n’oublierait pas, déjà qu’à la base, sa rage contre les Weasley atteignait un sommet d’exception mais celui là venait d’atteindre le pic le plus haut. Mais il ne faisait aucun doute sur une chose, même s’il venait de proférer sa menace, Drago n’en ferait surement rien, peut-être pas si inhumain que ça, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il n’était pas à l’abri d’être un jour à la place du jumeau, sentiment stupide de compassion qu’il aurait préféré faire disparaitre. Ce qui ne l’empêchait pourtant pas d’éprouver une haine sans pareille à l’égard de ce type, et plus encore pour les sorciers de son espèce.