Un réveil manqué, et c’était toute la journée de Sasha qui serait amenée à être chamboulée. Elle d’ordinaire élève assidue manqua d’arriver en retard à son premier cours de la journée, celui de métamorphose. Elle savait le professeur McGonagall clément, mais il n’était pas question d’abuser de sa gentillesse, d’autant plus qu’avec les temps qui courent, les professeurs semblaient plus stricts niveau éducation et Sasha n’avait pas plus que ça envie d’écoper d’une retenue. Plus de peur que de mal, elle arriva à l’heure à son premier cours, ainsi qu’à tous les suivant, aucune ombre au tableau, seul le réveil resterait le point négatif de cette journée. Entre deux cours, Sasha était allée retrouver April, sa meilleure amie, pour potasser sur un devoir à rendre en fin de semaine, autant s’y prendre à l’avance pour gagner du temps libre, temps qu’elle pourrait passer en agréable compagnie, comprenez par là avec Liam, qu’elle ne voyait pas suffisamment à son goût. Même leurs disputes fréquentes lui manquait, c’était pour dire, d’ailleurs elle se demandait bien où pouvait être son petit ami présentement tandis qu’April la tira de sa rêverie en tentant de la motiver à continuer leur devoir commun.

C’est ainsi qu’elle tua le temps avant de s’élancer pour le reste des cours de la journée. Etrangement ils passèrent tous très vite, à l’exception de celui de Rogue qui ne s’était pas privé de rabaisser la quasi-totalité des élèves de son cours, évitant soigneusement de faire le moindre reproche aux abrutis de Serpentards qui beuglaient à chaque fois qu’un élève d’une autre maison se faisait rappeler à l’ordre. Vraiment, Sasha ne pourra jamais s’y faire à ce favoritisme non justifié, si encore les Serpentards servaient de modèle… Lorsque le cours prit fin, la brunette fut l’une des premières à quitter la salle, l’avantage d’être assise juste à côté de la porte. Le fameux mot, elle le trouva, bien évidemment, et ne se posa pas la question de savoir si Liam en était l’auteur ou non, après tout, elle n’avait aucune raison de suspecter quoi que ce soit, elle se rendit donc de plus bonne humeur encore au lieu de rendez vous, ayant gardé le mot bien au chaud entre ses mains liées devant sa taille. Scrutant tout autour d’elle, elle n’attendait qu’une chose : l’arrivée de Liam, elle en avait des choses à lui raconter depuis la veille, bah oui !

Qu’elle ne fut pas la surprise de la Poufsouffle lorsqu’elle se sentit attrapé et entrainé dans le couloir le plus proche. Se retournant, elle parut désemparée et bousculée à la fois, n’ayant pas encore compris le fin stratagème du serpent. Se dégageant de l’emprise du vert et argent avec une certaine colère, elle lui jeta un regard froid, elle le connaissait trop bien pour savoir qu’un seul geste trop doux engendrerait une mauvaise suite, il l’interpréterait à sa manière avec bien trop de plaisir. « Et toi, qu’est ce que tu fais là ? Ce n’est pas ton terrain de jeu à ce que je sache. » Elle n’allait pas lui faire le plaisir de lui répondre mais son air trop fier la mettait déjà hors d’elle. Si en temps normal, Sasha a l’air d’une fille joviale, un peu enfantine, face à Nash s’était bien différent, plus mature, plus femme, elle voulait s’affirmer et surtout cacher une éventuelle crainte qui encore une fois, le ferait sourire aussi narquoisement que présentement.

« Ne t’avise plus de poser tes sales pattes sur moi, je te l’ai déjà dis, maintenant laisse moi, j’attends quelqu’un… » Ton légèrement agressif, elle l’attendait, la venue de Liam, mais ce qu’elle ignorait encore, c’est que son petit ami ne savait pas qu’elle se trouvait là, tombée bêtement dans le piège tendu par l’un des plus vils Serpentard. Se détournant de lui, elle restait toutefois sur la défensive, certainement pas rassurée d'être seule dans ce couloir avec lui.

Nash n’avait pas hésité à attraper la jeune Poufsouffle par la taille pour l’entraîner dans un couloir complètement déserté par toute forme de vie. Il n’avait pas eu le temps pour une arrière-pensée douteuse à travers cet enchaînement d’actions, provoquant quelques réactions. Face à face. Elle ne prit que quelques secondes pour se reprendre et s’extirper de cette espèce d’étreinte douteuse, qui eût pour but de l’entraîner dans un lieu moins fréquenté. Il n’eût aucun mal à déceler une certaine agressivité dans son geste, ce qui fit naître un sourire amusé sur le visage du jeune homme. Celle-ci s’afféra plutôt à lui lancer un regard froid, qui tentait à persister. Sasha essayait toujours vainement de lui tenir tête, comme si ça allait changer quelque chose qu’elle le fasse ou non. Le Serpentard trouvait ça autrement plus amusant quand elle était distante. L’inaccessibilité avait toujours attiré et une fois de fois, ça se prouvait encore. Inaccessible, parce qu’elle le repoussait, mais aussi parce qu’elle avait un copain, quoi qu’il s’en fichait un peu. Ce n’était pas ce qui l’arrêtait. Là était le problème – ou non -. Rien ne l’arrêtait jamais, sauf sa propre volonté ou son envie. Quitte à s’attirer des problèmes, il s’amuserait toujours à en chercher les solutions. Un jeu interminable, auquel il jouait et auquel il pourrait bien finir par se brûler, à jouer avec le feu.

« Et toi, qu’est-ce que tu fais là ? Ce n’est pas ton terrain de jeu à ce que je sache. » Avait-elle fini par lui répondre, sans lui fournir d’explication à ce qu’il savait déjà. Le sourire du jeune homme disparut. Il fit mine de réfléchir durant une fraction de seconde à ce qu’il pouvait bien lui raconter. Une excuse, bidon, tordue, rationnelle, plausible ou non. Peu lui importait. Il ne pouvait lui avouer de suite que le mot venait de lui, ça serait une trop belle occasion manquée pour la troubler d’avantage, qu’elle ne l’était déjà. Question pertinente à laquelle un point d’interrogation venait de prendre place dans l’esprit de Sasha. Ce n’était pas son genre de traîner près de la salle commune des Poufsouffle. Ils étaient bien trop frivoles à son goût. À l’exception faite de la brunette, qui l’intéressait. Intéresser était un bien grand mot pour dire qu’elle était mignonne, quoi. « Dès que tu es dans les parages, ça le devient. » Répondit-il sur un ton calme. Un soupçon de malice dans son regard vînt le trahir. C’était volontaire. Nash n’avait pas daigné répondre à sa question, qu’il jugeait finalement sans intérêt. Il aurait bon lui répondre quoi que ce soit, seulement la vérité ferait un effet dévastateur sur Sasha, tombée dans le piège.

Elle tentait de maintenir une certaine distance entre elle et le Serpentard. Une limite, qui, comme à chaque fois, partait en éclat, car il n’en faisait qu’à sa tête. Elle, justement, était incapable de contrôler quoi que ce soit, ce qui la rendait impuissante. « Ne t’avise plus de poser tes sales pattes sur moi, je te l’ai déjà dit, maintenant laisse moi, j’attends quelqu’un… » Si son ton avait été froid et quelque peu agressif, sa colère ressortait. Nash n’avait aucunement peur de la petite Poufsouffle, bien qu’il tentait de réprimer toute la malice dans son regard. Combien de fois ne lui avait-elle déjà pas dit de ne plus l’approcher aussi ? Oui. Il était bel et bien en face d’elle. Il haussa les épaules avec désinvolture, il continuait à le faire lorsqu’il en aurait envie. Néanmoins, il s’attarda d’avantage sur sa dernière remarque. Comment pouvait-il se délecter autant de la situation ? Ça en devenait bien trop plaisant. Jouer avec la petite Bakerson était aussi facile que de retirer sa sucette à un enfant !

« Laisse-moi deviner. Il a glissé un mot dans l’un de tes bouquins, pour te donner un mignon petit rendez-vous, c’est ça ? » Il avait employé un ton moqueur. Il marqua une courte pause. « Niais. » Oui, ça l’aurait probablement été, si ça avait vraiment été le cas. Nash se remerciait lui-même intérieur, pour mettre un peu de piment dans la vie de Sasha. Être envoyé à Poufsouffle devait déjà être ennuyant, mais son quotidien n’en devenait plus qu’une habitude. Il se contentait de la regarder dans un premier temps. Elle se détourna et il se rapprocha d’elle. Il songeait même à répéter la scène, où il lui avait décemment roulé une pelle. Moment mémorable. Certes, elle n’avouerait probablement jamais avoir aimé ça, tout comme il n’avouerait jamais qu’elle était mieux qu’une autre. Ces choses, auxquelles ils ne pensaient jamais, étaient faites pour n’être pensées que dans un subconscient.

Se retrouver seule en compagnie de Nash n’avait rien de rassurant il fallait bien l’admettre. Non pas qu’il fasse peur à Sasha, mais disons qu’elle était devenue craintive suite aux précédentes rencontres qu’elle avait eu avec lui, et franchement, n’importe qui d’autre aurait été sur la défensive comme elle. Mais si elle voulait l’éviter et surtout s’en éloigner le plus rapidement, Sasha avait cette manie de ne pas vouloir se résoudre à fuir, comme si au fond, tenir tête à ce serpent lui permettait de garder un semblant de dignité, et encore plus avec ce qu’il lui avait déjà fait. C’est vrai, un roulage de pelle dans les normes, ce n’était pas rien, elle en était toujours frustré et c’était une évidence que jamais elle n’avouerait y avoir prit une once de plaisir, parce que comparé aux lèvres de Liam, le brun pouvait se rhabiller. Après, elle n’irait pas non plus jusqu’à affirmer qu’il embrassait mal, ou que ses lèvres étaient repoussantes, ça serait masqué une vérité malheureusement évidente… C’est ainsi qu’elle lui rendit la pareille en lui posant à son tour une question sur la raison de sa présence ici, enfin, ça avait été demandé de manière indirecte mais comme elle aurait pu s’en douter, il ne lui répondit pas clairement non, au lieu de ça, il sembla prêt à repartir dans sa façon habituelle d’agir avec elle, ce qui irritait plus encore la brune. « Très drôle… t’es vraiment lourd Nash ! » Et encore, lourd était un faible mot. On ne voyait plus un sourire sur le visage de Sasha pourtant d’ordinaire si rayonnante et joyeuse, il avait ce don d’influencer son comportement et ça aussi, ça exaspérait la Poufsouffle, un type comme ça ne devrait pas avoir le moindre pouvoir sur elle, au contraire, il devrait la laissé indifférente. Mais ce n’était pas le cas.

Après lui avoir demandé de ne plus l’approcher ni même la toucher pour la énième fois, elle décida de s’éloigner un peu de lui, sans pour autant quitter le coin, elle attendait toujours la venue d’un prince charmant imaginaire, entendez par là qui ne viendrait jamais. La remarque de Nash capta toutefois l’attention de Sasha, comment avait-il pu deviner… Elle ne se priva d’ailleurs pas de lui poser la question, vu qu’apparemment il était décidé à la suivre, cet imbécile s’étant rapproché d’elle d’un peu trop près, encore une fois. « Comment est ce que tu sais ça ? Et puis même si c’est le cas, qu’est ce que ça peut bien te faire ? » Non mais c’est vrai, de quoi se mêlait-il encore, justement, à savoir ça, n’aurait t-il pas mieux fait se s’en aller avant d’attiser la colère de Liam ? Oh elle se doutait bien qu’il ne craignait pas son petit ami mais la jalousie maladive de Liam pourrait amener à un duel de baguette peu conseillé en ces temps, et en toute honnêteté, Sasha ne voulait pas que ça se produise.

C’est alors qu’un éclair lui traversa l’esprit, cet imbécile semblait bien trop sur de lui, et son sourire narquois avait de quoi énerver Sasha. Du piment dans sa vie, la brune s’en serait volontiers passé, elle en avait suffisamment pour agrémenter toute une multitude de plats fades, et ce n’était certainement pas à ce Serpentard de s’en mêler ! « Je te trouve bien sur de toi, et je ne te connais pas suffisamment intelligent ou chanceux pour deviner du premier coup ce que Liam aurait pu faire… Ne me dis pas que le mot… » Sasha inspira profondément avant de porter sa main à ses cheveux, se frottant la tête, dépité, évidemment, ça aurait été trop beau pour être vrai. Elle se sentait stupide et après quelques secondes à avoir l’air désemparé, elle reprit, exaspéré. « Bien sur que c’était toi, j’aurais du m’en douter, ce n’est pas le genre de Liam… » Secouant la tête négativement, elle ferma les yeux quelques secondes avant de reprendre, dardant son regard noisette dans le sien. « C’était quoi le but cette fois ? Je n’arrive pas y croire, t’es pire qu’une sangsue. Quand vas-tu te décider à me laisser tranquille, qu’est ce que tu attends de moi à la fin ? » Tout un tas de questions auxquelles elle n’espérait pas vraiment de réponse directe, elle craignait un peu ce qu’il risquait de dire en fait, mais elle commençait à en avoir marre qu’il s’obstine de la sorte, et elle n’était pas dupe pour savoir qu’il n’était pas prêt de s’arrêter dans son manège, ce qu’elle appréhendait quand même. Même s’il n’était pas effrayant, il avait ce petit quelque chose qu’elle redoutait et au fond sans se leurrer, il fallait bien l’avouer : Elle avait peur de céder, de faiblir, bien sur ça ne risquait pas d’arriver puisqu’au jour d’aujourd’hui tout ce qu’elle éprouvait pour lui, c’était un mépris magistral et un profond dégoût dans sa façon d’être.

Elle resta plantée là, à attendre que la suite passe, et surtout qu’il confirme ses dires, elle n’était pas stupide au point de croire que Liam débarquerait comme prévu, plus maintenant du moins, et elle regrettait amèrement que son petit ami n’ai pas eu la niaise idée de lui donner rendez vous par le biais d’un ridicule morceau de papier glissé dans ses affaires…

« Comment est-ce que tu sais ça ? Et puis même si c’est le cas, qu’est-ce que ça peut bien te faire ? » Elle avait toujours eu le don de poser les bonnes questions, dans les pires situations. Ridiculement drôle. Justement, Sasha devait s’être convaincue elle-même de l’arrivée tardive de son copain. Le pseudo copain, qui ne viendrait évidemment pas. Il avait dû trouver une occupation plus divertissante que la Poufsouffle ou il faisait ses devoirs. Peu importait. Nash ne tenait pas à le savoir et à encombrer son cerveau de choses inutiles. C’était peut-être même déjà trop tard, puisqu’il avait pensé à elle pour se divertir. Il reporta son attention sur sa seconde question. Ça ne lui faisait rien, justement. Mais sachant qu’elle était entrain d’attendre en vain, ça en devenait beaucoup plus intéressant. Intéressant dans le sens, où elle allait finir par se mettre en colère, lorsqu’elle aurait capté. Nash avait appris à se jouer de Sasha mieux que personne et elle avait l’art de tomber dans le piège, trouvant les situations tellement basiques, normales ou encore innocentes. À croire qu’il avait étudié sa vie, son caractère, qu’il l’avait étudié elle, simplement. Hélas, il avait d’autres choses ennuyeuses à faire comme les cours, les devoirs, les évaluations. Et il y avait les jours de repos, où il ne prêtait plus attention à elle, car d’autres Serpentard préféraient le squatter et prévoir sa journée. « Je connais ta vie par cœur, Bakerson. » Répondit-il de façon assez sarcastique, finissant par lever les yeux au ciel.

Il s’était finalement rapproché d’elle, franchissant une fois de plus la limite qu’elle essayait de lui imposer depuis le début. Sasha paraissait déconcertée par les réponses, que lui fournissait le Serpentard. À vrai dire, il savait qu’elle cogitait silencieusement pour tenter d’obtenir les réponses réelles à ses questions. Il savait qu’elle finirait par se rendre compter du pourquoi du comment il était au courant de cette espèce de faux rendez-vous. Et il attendait, plutôt que d’accélérer les choses. Captant son regard au passage, elle semblait enfin s’être mise à chercher après une hypothèse correcte. Nash ne traînait jamais dans le coin. Trop de naïveté allait finir par le rendre dingue. Il n’avait clairement pas une bonne image des élèves frivoles de cette maison, mais comme tout Serpentard, il trouvait sa maison mieux que les autres. Ce n’était même pas un truc de Serpentard, tous les élèves pensaient la même chose, d’où la coupe des quatre maisons ou les matchs de Quidditch. La compétitivité était présente partout et les rivalités entre différents groupes se faisaient facilement ressentir à partir de là. « Je te trouve bien sûr de toi, et je ne te connais pas suffisamment intelligent ou chanceux pour deviner du premier coup ce que Liam aurait pu faire… Ne me dis pas que le mot… » Coupé dans ses pensées, il fronça légèrement les sourcils avant de se reprendre. Il ignora sa remarque acerbe, puisqu’elle disait ça à tous ceux qu’elle daignait rabaisser, sans jamais y arriver. Oui. Elle commençait enfin à y voir plus clair. Il observa alors ses moindres faits et gestes, comme son frottement de tête ou son air désespéré face à ça. Il fallait croire que Liam n’était pas aussi parfait qu’elle l’espérait. Triste réalité pour la jeune Poufsouffle, dont Nash se foutait complètement. Elle poursuivit. Il n’eût le temps que d’esquisser un sourire en coin. « Bien sûr que c’était toi, j’aurais dû m’en douter, ce n’est pas le genre de Liam… » Elle secoua négativement la tête. Elle aurait dû s’en douter et c’était bien pour ça qu’elle n’y avait vu que du feu. Pour ce qui était de Liam, la découverte aurait pu le choquer. Il n’était pas aussi niais qu’il n’y paraissait !? Il avait du mal à la croire et ne la croyait pas d’ailleurs. Il devait s’être rattrapé d’une autre façon, avec un truc encore pire que ce genre de petite manigance, dont il se servait pour l’appâter. Il en vînt à se planter devant elle, passant sa min doucement sur son visage. « Je suis sûr qu’il se rattrapera d’une façon aussi singulière que celle-ci, belle brune. Au pire, j'irais lui dire un mot pour toi. » Rétorqua-t-il sur un ton moqueur.

Dès lors, ce fût à son tour de sentir le regard de Sasha sur lui. Et comme si elle ne savait pas se taire, elle renchérit une fois de plus. « C’était quoi le but cette fois ? Je n’arrive pas y croire, t’es pire qu’une sangsue. Quand vas-tu te décider à me laisser tranquille, qu’est-ce que tu attends de moi à la fin ? » Nash arqua un sourcil. Il attendait d’elle ce qu’elle faisait d’habitude, qu’il puisse d’amuser ne serait-ce qu’un peu. Et comme elle ne se laissait jamais faire avec lui, c’était d’autant plus attendu, qu’avec les autres filles. Il s’éloigna d’elle pour faire quelques pas dans le couloir avide. Il laissa jusqu’à laisser un silence s’interposer, avant de s’arrêter et de la regarder, un air sournois au visage. « Ça ne t’arrive jamais d’arrêter de parler ? Parce que si c’est le cas, dis le moi que je pense à te faire taire ! » Il la regarda sérieusement, bien que son regard rieur le trahissait un temps soit peu.

« Je connais ta vie par cœur, Bakerson. » La phrase eu le don d’exaspérer plus encore la rouquine. La façon dont il se sentait si sur de lui, et étrangement lorsqu’il disait cela elle aurait presque pu le croire, il semblait convainquant malgré tout et elle n’aimait définitivement pas cela. Mais à défaut de rétorquer, elle laissa ses yeux dériver sur le côté, sentiment de malaise qu’elle tentait de dissimuler, sans succès. La distance entre eux n’avait rien de plus rassurant et par réflexe Sasha croisa les bras au niveau de sa poitrine, comme pour se rassurer qu’il n’irait pas plus près. Des questions c’est sur qu’elle en avait des tas, cet imbécile n’avait de cesse de l’intriguer et par moment elle se surprenait même à penser à lui alors que les circonstances ne s’y prêtaient absolument pas ! C’était comme s’il s’imisciait dans sa petite tête, la faisant redouter qu’un jour des hommes en blancs viennent la chercher è.é

Ce mot venait donc bien de Nash, non mais quelle idée avait-il encore eu ! Il ne pouvait donc pas la laisser tranquille une bonne fois pour toute et oublier qu’ils étaient camarades malgré eux… Bien sur que non, Liam n’avait rien d’un niais de bas étage, c’était bien pour ça que le Choixpeau avait longuement décidé avant de l’envoyer chez les blaireaux, vantant les qualités qui auraient pu faire de lui un parfait Serpentard. Par chance le pire avait été évité ! Si Liam avait été envoyé chez les Serpents, nul doute qu’il aurait trainé avec des types comme Nash et serait devenu aussi demeuré qu’eux, brrrr, une pensée qui la fit frissonner. « Je suis sûr qu’il se rattrapera d’une façon aussi singulière que celle-ci, belle brune. Au pire, j'irais lui dire un mot pour toi. » Fronçant les sourcils, elle le foudroya du regard mais tenta de garder ce calme qui la caractérisait si bien lorsqu’elle était sur le point de s’énerver. Il ne valait pas la peine qu’elle s’emporte, non non non. « Laisse Liam en dehors de ça, il n’a pas besoin d’agir aussi bêtement pour capter mon attention, contrairement à d’autres. Tu es puéril Nash. » Souffla t-elle dédaigneuse, il l’exaspérait vraiment, et pourtant, elle restait là, à l’écouter et à analyser chacune de ses mimiques.

Elle reprit la parole en le questionnant sur la raison de tout ça même si au fond, il ne devait pas y en avoir une seule de tangible, Nash passait le temps à sa façon et pour ne pas changer, c’était elle qui endossait le rôle de martyre bien qu’entre nous, elle n’avait pas encore trop à se plaindre, ça aurait même pu être amusant si ça n’avait pas été lui. « Ça ne t’arrive jamais d’arrêter de parler ? Parce que si c’est le cas, dis le moi que je pense à te faire taire ! » Plus sérieusement elle aussi, elle l’observa s’éloigner de quelques pas avant de décroiser les bras et de s’avancer en sa direction. Quand je vous le dis qu’elle a tout d’une masochiste cette fille u.u « Si tu ne voulais pas m’entendre tu n’avais qu’à pas m’envoyer ce fichu mot, ça ne rime à rien au final, tu m’as plus fais perdre mon temps qu’autre chose imbécile. » Non mais, dans le genre invitation inutile juste pour faire chier, il avait assuré ça oui ! « Ou alors, tu n’as fais ça que dans l’unique but de te reprendre ma main en plein visage, je suis sure que tu as adoré ça, avoues ! » Elle émit un petit rire mais se ravisa tout aussi vite, pas question de lui sourire et de prouver qu’elle pouvait prendre du goût à jouer de cette manière avec lui, il n’en serait que trop fier et en profiterait certainement… Les yeux de Sasha ne quittèrent pas deux de Nash durant quelques secondes jusqu’à ce qu’elle porte son attention ailleurs, pour ne pas risquer d’avoir l’air trop appréciatrice du moment.

Un simple petit mot avait réussi à introduire un énorme quiproquo, ce qui prouvait parfaitement la naïveté et la frivolité dont était capable la jolie rouquine. Elle avait réellement cru que son prince charmant viendrait à l’heure du rendez-vous fixé, même si on ne pouvait pas dire que c’était un rendez-vous, au vu de la tournure que les choses avaient prise. C’était bien à cause de cette naïveté enfantine qu’il avait commencé à chercher Sasha. La Poufsouffle était sans doute l’un des meilleurs partis de sa maison, parce qu’elle conservait une once de caractère qui la définissait parfaitement. Les autres blaireaux en demeuraient tous aussi idiots les uns que les autres. Sasha l’était juste un peu moins qu’eux. Il adorait se jouer d’elle, tout simplement parce que, même si elle ne voulait pas s’enfoncer dans ces jeux, elle se faisait toujours entraîner. Elle rétorquait, tentant de garder la tête haute et un semblant de dignité. Elle avait tout pour l’amuser. Dans le fond, même s’il ne l’avouerait jamais, il l’aimait bien, la petite Bakerson. Il devait continuer de tenir son rôle de parfait Serpentard, qu’il tenait d’ailleurs à merveille selon les connaisseurs. Déplaisant quand il le fallait. Adorable lorsqu’il le désirait. C’était selon ses humeurs, ses envies et surtout selon les personnes qu’il côtoyait. Il reporta son attention sur elle, alors qu’elle fronça les sourcils et le foudroya du regard. Le jeune homme esquissa un fin sourire victorieux, à la simple réaction imminente de la rouquine. Il la voyait partagée entre le calme et la colère. Ca l’amusait de la voir se débattre, alors qu’il n’avait aucun mal à la mettre hors d’elle. « Laisse Liam en dehors de ça, il n’a pas besoin d’agir aussi bêtement pour capter mon attention, contrairement à d’autres. Tu es puéril Nash. » Il retînt un rire incongru. Était-elle aussi peu réfléchie que ça finalement ? Il avait cru que c’était Liam, qui était à l’origine de ce mot, et disait par la même occasion que c’était donc puérile. Sasha était paradoxale, lorsqu’elle s’y mettait, ou alors, elle restait telle une idiote qui ne savait plus qu’elle disait. Nash arqua ensuite un sourcil, sceptique quant aux dires de la jeune femme. Il ne pouvait lui en vouloir de tenter de le clasher de la sorte, même si elle n’était pas réellement douée. « Je te signale que tu pensais que c’était Liam, qui était à l’origine du mot. Donc, par conséquent, qu’il tentait d’attirer ton attention d’une façon si puérile. Mouais, moyen ta façon de rétorquer, Bakerson. » Dit-il finalement sur un ton assez neutre, car ce qu’elle venait de dire dénigrait d’avantage son copain que lui. Il n’avait même plus besoin de faire le travail, puisqu’elle le faisait à sa place et c’était plutôt embêtant sur le coup.

Nash finit par s’éloigner d’elle, remettant une distance correcte entre eux. Elle décroisa les bras, comme d’avantage rassurée par le geste qu’il venait d’accomplir. Non. Il ne comptait pas se jeter sur elle, la séquestrer dans une pièce ou abuser d’elle. La Poufsouffle se rapprocha alors de lui. Pourquoi ? Il ne comprenait pas ce qu’elle cherchait. Un coup, il s’approchait d’elle et elle se mettait sur la défensive. Le coup d’après, il lui laissait de l’espace et elle s’approchait de lui, comme si elle aimait cette proximité. Nash ne savait pas quoi penser de tout ça. Il fronça les sourcils d’une façon légère et se reprit aussitôt. Il ne bougea pas. Il la laissa faire. Après tout, il voulait voir ce qu’elle comptait faire ou savoir le pourquoi la jeune rousse voulait garder ce semblant minime de distance entre eux. « Si tu ne voulais pas m’entendre tu n’avais qu’à pas m’envoyer ce fichu mot, ça ne rime à rien au final, tu m’as plus fait perdre mon temps qu’autre chose, imbécile. » Il la laissa parler, ne rétorquant rien dans l’immédiat. Il faisait preuve d’un silence, qui pouvait presque sembler anormale. « Ou alors, tu n’as fait ça que dans l’unique but de te reprendre ma main en plein visage, je suis sure que tu as adoré ça, avoues ! » Poursuivit-elle avant de glousser. Elle le stoppa rapidement et le regarda pendant quelques instants, avant de détourner son regard du sien. Nash eût un semblant d’esquisse de sourire sur ses lèvres, qui disparut rapidement. Il se rapprocha alors un peu plus d’elle, rapprocha d’avantage son corps du sien et tenta de capter son regard, dans lequel son regard océan s’ancra dans l’obscurité de son regard. « J’avoue. J’ai adoré ça. Mais encore plus le baiser. » Rétorqua-t-il dans un semblant de murmure, qu’elle seule pouvait entendre. Il ne fallait pas jouer avec lui, surtout lorsqu’on n’était pas sûr de pouvoir le contrecarrer dans ses dires. Malheureusement, Sasha avait été bien imprudente de s’approcher de lui, sans aucune raison apparente, si ce n’était pas cette espèce de jeu. Un peu comme un fuis-moi, j’te suis, suis-moi, j’te fuis. Cependant, il n’approcha pas ses lèvres des siennes, attendant un peu de voir la réaction de la jeune femme.

Instable psychologiquement, voilà ce dont devait être atteint de serpent. Et malgré tout, attirant à souhait, ce qui pouvait se traduire par… non en fait rien ne pouvait expliquer qu’à chaque fois qu’il s’approchait d’elle, la rouquine ne pouvait s’empêcher de sentir son pouls s’accélérer et si elle continuait de dire que ce n’était que de la crainte de le voir mal agir, ce n’était surement que pour cacher autre chose. Mais au final tout ceci ne rimait à rien ! Il l’avait choisit pour en faire sa victime numéro un et elle ne parvenait pas à s’extraire de cette espèce de toile qu’il tissait à chaque fois autour d’elle. Ca oui il l’avait le chic pour la faire sortir de ses gongs mais si même une main plaquée fortement sur son visage ne suffisait pas à l’arrêter, que pouvait-elle tenter de plus pour qu’il la laisse tranquille une bonne fois pour toute… C’était indéniable, face à lui, elle ne parvenait pas à réfléchir intelligemment, son cerveau se bloquait de lui-même, l’empêchant de faire ou de dire des choses censées. « Je te signale que tu pensais que c’était Liam, qui était à l’origine du mot. Donc, par conséquent, qu’il tentait d’attirer ton attention d’une façon si puérile. Mouais, moyen ta façon de rétorquer, Bakerson. » La mine boudeuse, elle ne pouvait nier qu’il y avait du vrai mais ça ne l’était qu’à moitié. « Ce qui est puéril dans l’histoire c’est justement de faire ça dans un but aussi débile que le tien, pas le mot en lui-même. » Que pouvait-elle ajouté de plus, continuer sur cette lancée ne mènerait à rien de toute façon. Aurait-elle seulement le fin mot de l’histoire, où n’était-ce là, encore une fois, qu’un moyen pour Nash de passer le temps, franchement elle était paumée par tout ça, et surtout dépassée pourtant elle aurait du s’en contre fichait mais non, elle restait là, presque insistante pour en savoir d’avantage.

Lorsqu’elle s’avança jusqu’à lui et continua la discussion, du moins, son monologue puisque monsieur semblait s’être mit sur pause, elle se rendit compte bien trop tard de son erreur et même s’il n’en profitait pas pour se rapprocher à son tour d’elle, le danger n’était pas loin. Et bam, le voilà presque collé à son petit corps, la forçant à tourner la tête pour ne pas avoir a affronté son regard et le mince écart qui séparait leurs deux visages. Quelques secondes, infimes, elle se perdit dans ses yeux et ferma les siens pour amoindrir les risques jusqu’à ce qu’elle se décide à le pousser le plus fortement possible histoire de l’éloigner, surtout après sa réponse qui lui rappela ce moment particulier. « Ça n’avait rien d’un baiser, entre toi ça dans la tête une bonne fois pour toute ! C’était plus baveux qu’autre chose, et pas agréable du tout, un manque d’expérience crucial ! » Elle prenait vite la mouche dans ce genre de situation mais le simple souvenir de ce baiser la perturbait au plus haut point. Ce n’était pas le baiser en lui-même qui la mettait dans cet état, elle n’était pas novice dans le domaine, mais bien le fait qu’il se soit littéralement jeté contre elle en posant ses lèvres contre les siennes, la forçant à être dominée par ce garçon là.

« Cette fois j’en ai assez alors tu m’oublie et tu vas te trouver une autre bouche à salir pour t’exercer, tout ceci n’a même pas de sens, d’autant plus que les filles ce n’est pas ce qui manque, je suis sure qu’en un claquement de doigts elles te tournent toutes autour comme des mouches. Elles aimeraient surement ça, que tu leur bave dessus, alors fais toi plaisir. » A ces mots elle tourna les talons, lâcha un petit « hum ! » et commença à s’éloigner, ne supportant plus la présence du vert et argent. Elle marmonnait à voix basse, des choses qui ressemblaient à des « imbéciles » et autres « pour qui il se prend ! » le tout en marchant, et cette fois ci sans qu’il soit question de se retourner et de changer d’avis, ce mec, il fallait l’éviter comme la peste !