♦ 15 Mai 1980 – 5h30 ♦
Une nuit de Mai, douce et calme. Il n’y avait rien que le silence dans la grande capitale de l’Angleterre, bercée par une légère brise. La ville semblait endormie, les rues étaient principalement désertes, bref, une ville fantôme.
Pourtant, dans un hôpital, près du centre, une jeune femme rousse hurlait de douleur dans une chambre blanche et immaculée. La douleur était insoutenable, horrible, lui tordait le ventre. Comme si le feu se propageait dans tout son être. Qui était l’imbécile qui avait dit que l’accouchement était le plus beau jour dans la vie d’une femme ? On ne pouvait nier qu’il n’avait pas totalement tort. Tenir son bébé, la chaire de sa chaire, dans ses bras, était un moment magique. Mais, ce qui se passait avant, était d’une douleur insupportable, pire qu’un Doloris.
La tempête disparut et le feu recula. Angela Swift était enfin heureuse sue tout soit fini. Elle entendit les pleurs de son bébé. Elle sentit la douleur qu’il éprouvait quand l’air emplit ses poumons pour la première fois. Etait-ce cela, le fameux lien qu’il y avait entre la mère et son bébé pendant les premières années de sa vie ?
-Mon bébé, donnez-moi mon bébé, fit-elle encore haletante et terrassée par la fatigue.
Les médecins sourirent à la nouvelle mère et déposèrent son bébé sur son ventre. Il avait arrêté de pleurer et la regardait avec de grands yeux. Aux yeux de sa mère elle était magnifique. On pouvait voir déjà quelques cheveux roux commencer à pousser. Angela n’eut aucun doute la dessus, plus tard, son enfant lui ressemblerait. Et cela la rendait heureuse. Seul une chose, lui faisait mal au cœur. C’était ses yeux. Son enfant avait les mêmes yeux que son père et, malgré qu’elle soit, à cet instant, la femme la plus heureuse du monde, elle ne pût retenir des larmes de douleur.
Les médecins ne firent pas attention aux larmes qui roulaient sur les joues de leur patiente. L’émotion, d’avoir son premier enfant, était très grande pour une femme. Ils étaient heureux d’avoir fait accoucher cette sorcière sans problème. Une seule chose les dérangeait. Cette jeune femme, qui devait à peine avoir dix-neuf ans, avait accouchée seule. Ils ne voulaient même pas imaginer, ce que devait ressentir cette pauvre fille.
♦ De 1980 à fin 1985 ♦
Les premières années de sa vie furent sans encombre, bien qu’elle est vécue dans un milieu assez déplorable, dans une chambre d’hôtel du chaudron baveur. Sa mère, sans diplôme, ne pouvant pas reprendre de ses étude –et ne le voulant pas- et s’occuper de sa fille en même temps, enchaîna les petits boulots dans le chemin de traverse pendant trois longues années avant d’être engagée comme femme de ménage au chaudron baveur.
Angela avait peur de ne pas apporter tout ce dont avait besoin sa fille, sa petite Tryna, son petit cœur. La jeune femme, maintenant âgée de vingt-quatre ans, avait peur que son enfant lui fasse des reproches plus tard. Alors elle travaillait dure, très dure, trop dure, enchainant les heures supplémentaires, s’usant trop vite.
« Usé par les hommes. Par le bruit qui rend fou. Usé par la vie. Par les hurlements. Usé par le silence. Usé par le vent… »
Saez – Usé.
Pourtant, la petite ne demandait rien. Tryna n’éprouvait pas le besoin de sortir et de s’amuser avec les autres enfants, elle n’éprouvait pas le besoin d’avoir des montagnes de jouets. Tryna, ne voulait qu’une chose, être avec sa maman. Des fois, elle descendait de sa chambre et allait trouver sa mère pour l’aider à travailler et lui permettre de terminer plus vite. Mais, la plupart du temps, sa mère lui souriait, l’embrassait sur le front et lui disait :
-J’ai bientôt fini ma chérie, ne t’inquiète pas et remonte. Après nous jouerons toute les deux si tu veux.La petite rouquine opinait et remontait, sachant très bien depuis le temps, que sa mère ne remonterait pas avant au moins deux ou trois heures. Alors, elle s’asseyait sur le rebord de la fenêtre et laissait son esprit vagabonder, se noyer dans ses rêves d’enfants, observant la ville qui s’étendait sur des kilomètres sous ses yeux. Puis, lorsque le rêve prenait le dessus sur la raison, la petite attrapait des feuilles de papier et des crayons, délaissant ses poupées et ses livres, et dessinait tout ce qui lui passait par la tête.
Voilà ce que fût sa vie jusqu’à début 85. Puis, un homme entra dans leur vie au début de cette année. Un certain Alexandre Céleste, un français qui venait de installé en Angleterre. Cet homme, plus perspicace que les autres ou plus courageux, vit que cette jeune femmee était en train de mourir à petit feu, que son corps finirait par lâcher si elle continuait à se crever à la tâche. Aussi, sans se l’avouer au début, il en était tombé amoureux, au premier regard. Il tentait de l’approcher mais souvent, Angela lui répétait qu’elle n’avait pas le temps. Lui n’abandonnait pas et fit tout pour se rapprocher d’elle, lui achetant des cadeaux, fleurs et autres présents. Il alla même jusqu’à s’occuper de la petite Tryna qui était toujours toute seule. Et, malgré que ces cinq premières années de solitude l’aient rendu bien trop vite, indépendante et solitaire, la petite rousse était contente d’avoir un ami pour jouer.
Son manège dura bien huit mois, il ne lâchait pas prise et Angela, elle, noyée dans ses problèmes et dans sa peine, ne se voyait pas dépérir. Ce ne fût que lorsqu’elle tomba, le corps fatigué, ne voulant plus avancé, et qu’elle fût transportée à Sainte Mangouste, qu’elle se rendit compte qu’elle ne pouvait pas continuer ainsi.
« Te voilà qui revient. Te voilà toi mon frère. Qui me dit « prends ma main, marchons vers la lumière ». Et le cœur plein d'espoir. Et le cœur infini. On oublie qu'il fait noir, alors enfin on vit… »
Saez – Usé.
Pendant sa convalescence –qui dura trois mois-, Alexandre s’occupa de Tryna comme de sa propre fille, l’amenant voir sa mère, qu’elle réclamait sans cesse, presque deux fois par jour.
Angela, elle, reconnu enfin qu’elle avait besoin d’aide et l’homme la fit quitter son boulot et l’accueillit chez lui. Au début, ils ne vivaient ensemble que comme des colocataires, comme des amis, chacun avait son intimité. Alexandre respectait cela et savait que celle qu’il aimait avait besoin de temps et de reposer avant de pouvoir recommencer quelque chose.
« Et loin de leur tambours. Et loin de l'inhumain, on redevient fou à chaque matin. Un jour on s'est aimé et ce jour c'est demain. Un jour d'humanité, un jour de gloire. Un jour on s'est aimé et ce jour c'est demain. Un jour d'humanité, un jour d'humain. »
Saez – Usé.
♦ De 1985 à 1989 ♦
Alexandre et Angela se marièrent en 1987 et à la grande joie du la petite Tryna, maintenant âgée de sept ans. Elle qui avait toujours manquée d’une figure paternel, avait enfin trouvé son papa et elle se fichait bien de savoir qu’il n’était que son père adoptif.
Peu après, Angela décida de reprendre ses études, elle voulait devenir médicomage et, comme toute bonne ancienne Serdaigle, était quelqu’un d’assidu et de travailleur. Elle avait confiance en Alexandre et le laissait avec sa petite fille quand elle, devait partir.
Alexandre qui, avant d’être journaliste à la gazette du sorcier, était un sculpteur, passait le plus clair de son temps à apprendre son art à la petite Tryna qui progressait à une vitesse folle. Elle devenait très douée et écoutait les conseils de son père d’une oreille attentive.
Puis, lorsque les mots prirent enfin tout leur sens pour la rouquine, cette dernière ajouta l’écriture et la lecture à son patrimoine, écrivant des lignes et des lignes laissant libre court à son esprit rêveur.
En bref, une enfance devenant heureuse. La roue avait enfin tournée pour ses deux âmes et je ne m’étalerais pas sur cette partie de sa vie. Comme tout le monde le sait, les histoires heureuses n’intéressent personne, c’est le malheur qui attise la curiosité et l’intérêt.
♦ 25 Aout 1991 ♦
Ce jour, Tryna s’en souviendra toute sa vie. C’était peu de temps avant sa rentrée à Poudlard. La jeune fille âgée de maintenant onze ans, avait tout acheté au chemin de traverse et préparait ses valises, attendant le jour J avait une grande impatience, ne trouvant plus le sommeil, s’amusant à imaginer Poudlard, dessinant différents châteaux au fusain sur ses feuilles de papier.
Ce jour-là, un homme frappa à la porte et Angela alla ouvrir. A peine eu-t-elle ouvert le lourd battant de bois que son visage changea totalement et devint livide presque vert de dégout. Elle lui cria de s’en aller.
Alexandre et Tryna, qui étaient à l’étage en train de lire les nouveaux livres de la rouquine, furent alertés par le cri de la mère et descendirent rapidement les escaliers.
Sur le seuil de la porte se tenait un homme, brun, plutôt fin, les traits assez bien dessinés. Il était indéniablement beau mais quelque chose d’inquiétant se dégageait de son être. Quelque chose de mauvais, de noir.
Comment ne pas reconnaitre cet homme qui avait les même magnifiques yeux que sa fille. Les mêmes yeux clairs et glacés comme la banquise du nord. Il leur offrit un magnifique sourire hypocrite et entra sans y avoir été invité, se dirigeant vers la petit Tryna qui le regardait sans comprendre. Alexandre, téméraire, comme cet ancien Griffondor qu’il était, lui barra le passage et se mit entre sa fille et l’intrus.
-Va-t’en ! Fit Angela, dont le ton était devenu menaçant.
-Puis-je venir voir ma fille, tout de même ? Répondit-il.
-Je t’ai dit de t’en aller, tu n’as pas le droit d’être ici.-Bien sûr que si j’ai le droit, c’est ma fille tout de même…-Non, c’est lui mon père…fit Tryna d’une petite voix timide mais décidée, sortant de derrière Alexandre qui serrait sa baguette dans la poche de son chemise.
La petite rousse, malgré qu’elle ait très peur de cet homme qui prétendait être son père, le défia du regard. L’homme tenta de s’approcher encore une fois mais Tryna recula continuant de le fixer de ses yeux froids. Le visage de l’inconnu se ferma, puis, il tourna les talons et parti, comme il était arrivé, un vrai courant d’air.
C’est à ce moment-là que qu’Angela fût obligé de tout raconter à sa petite fille qui se posait une multitude de questions.
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Angela, comme son père et sa mère, fût envoyé à Serdaigle. C’était une jeune fille arrogante et narcissique, elle était consciente de sa beauté et en jouait beaucoup. De plus elle était intelligente et le savait. Bientôt, elle se sentit supérieur à la plupart des élèves de sa maison et se tourna vers les Serpentard, se faisant passer pour une sang-pur. Elle passa toute sa scolarité avec les serpents. Son cœur s’obscurcit de plus en plus, devenant noir, elle devenait mauvaise.
Lors de sa cinquième année, elle rencontra James Anderson, un beau jeune homme dont elle tomba éperdument amoureuse. Elle lui courra après pendant deux bonnes années avant qu’il ne daigne la regarder. C’était un bon coup pour lui. Elle était belle et elle était de sang-pur, exactement ce que sa famille voulait. Ils ne voulaient pas que leur fils se mari ne serait-ce qu’avec une sangs mêlés.
A partir de là, tout ce passa très vite. Elle fût accueillit par la famille à bras ouverts et vécu une « idylle » pendant un an. Jusqu’à ce que le père de James, qui travaillait au ministère, ne fasse des recherches approfondis sur cette gamine qui se disait sang-pur et découvrit qu’elle ne l’était pas.
Bien sûr, Angela fût virée de chez eux, enceinte…
La suite vous la connaissez tous. C’est à partir de ce jour-là qu’Angela se mis à détester tous les serpents, toutes ces ordures. Elle endura seule les épreuves qui suivirent. Mais c’est cette histoire qui la fit enfin grandir. Angela se rendit compte qu’elle avait une imbécile et qu’elle payait toute ces années de mensonges.
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Coïncidence ? C’est à ce moment-là que Tryna commença à changer et que « Deux » son mauvais côté, commença à s’imposer en elle.
♦ Le Choixpeau ♦
-Et si je suis envoyée à Serpentard, Maman ? Demanda la petite fille, angoissée d’avance.
Ils se trouvaient tous les trois sur le quai bondé. Tryna allait bientôt devoir partir pour Poudlard mais de nombreuses inquiétudes lui emplissaient la tête.
Angela lui sourit et l’embrassa sur le front.
-Tu ne seras pas envoyé à Serpentard car tu es une gentille fille. Ma chérie, il faut que tu apprennes que, le serpent peut-être beau, il peut-être gracieux, il peut-être faux et mielleux, même attirant avec son pouvoir hypnotique…Mais gentille ? Jamais, ne l’oublies pas ma chérie.Tryna opina, fit un dernier câlin à ses parents et entra dans le train. Elle se dépêcha de trouver une place libre et s’assit avec un calepin et un morceau de fusain. La petite rousse s’était bien gardée de dire à sa mère qu’elle n’était pas d’accord avec elle et qu’elle n’aimait pas le fait qu’elle les mette tous dans le même panier. Ce n’était pas juste. Ils ne pouvaient pas tous être méchant n’est-ce pas ?
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Le voyage se passa sans encombre et bientôt la petite arriva à Poudlard. On les emmena, elle et les premiers années, dans la grande salle ou bientôt, ils seraient repartis. Tryna attendit patiemment que son tour vienne, regardant autour d’elle, fixant le plafond magique, magnifique.
Son nom fût bientôt prononcé par son futur professeur de métamorphose. La petite rousse s’avança et s’assit sur le tabouret de bois. Pour son plus grand malheur le choixpeau hésité à l’envoyé à Serpentard, elle pria de toutes ses forces pour qu’il l’envoie ailleurs. Ses prières furent exaucées et la rouquine fût envoyée chez les aigles.
Bon voilà, je m'arrête ici pour l'histoire parce-que le reste est sans importance...Voilà ma fiche est terminée !!!