Jesse est un jeune garçon qu’on pourrait qualifier de dérangé mentalement. Il ne se considère pas comme fou, mais il est conscient qu’il n’est pas comme les autres. Le jeune brun à deux personnalités. Le Jesse Walker bien gentil que tout le monde adore de tous les jours. Cet homme est super. Même s’il est une grande vedette de la musique, jamais il ne s’est pris la tête avec cela. Il est très sympathique avec ses admirateurs et admiratrices. Il a toujours du temps à leur concentrer et il adore discuter avec eux. Le chanteur adore rencontrer des blagues, il est un petit comique qui rit tout le temps. Il aime passer du temps avec ses amis et faire la fête. Le brun est peut-être un grand charmeur, mais jamais il n'a mis une femme dans son lit de cette manière. En fait, il n’a jamais mis aucune femme de son lit. Se considère-t-il comme homosexuel? Pas tout à fait. Il aime les femmes, il les trouve belles, mais il aime également les hommes et est fortement attiré par ces derniers. Donc, il n’est pas certain. Il se cherche encore. De toute façon, il n’est pas pour les coups d’un soir. Il est à la recherche de l’amour, le vrai.

Certes, Jesse n’a pas seulement des bons côtés. Il est cyclothymique. En moins deux secondes, il peut passer d’une émotion à une autre. La joie, la tristesse, la colère, la panique l’une n’attend pas l’autre. Il fait vraiment des efforts de ce côté, mais il a du mal. Autant une seconde, il peut dire qu’il te déteste et la seconde d’après te demander de l’embrasser. Il est aussi instable que cela. Des vraies montagnes russes parfois. Il y a aussi les moments où Jesse ne se contrôle pas. Il agit sans pouvoir contrôler la moindre de ses actions. Ça lui arrive seulement lorsqu’il voit du sang. Là, il perd la tête. Il devient quasiment affamé. Comme s’il n’avait rien mangé depuis des jours. Jesse doit avouer qu’il est terrifié dans ces moments-là, même s’il n’a pratiquement aucun souvenir de ce qu’il fait. Il se fait peur. Il a peur d’attaquer une personne qu’il aime sans le vouloir.

- Je n'ai jamais aimé ce genre de rencontre, ça m’a toujours fait peur, dit un jeune garçon à la chevelure brune un petit peu effrayé. Je ne comprends pas ce que je fais ici. Vous savez, je vais très bien Madame… heu Madame la Psy…
- Qu’est-ce qui vous fait peur? demanda la jeune femme à la longue chevelure blonde. Elle était plutôt jolie, mais ce n’était pas ce que le jeune homme regardait. Il observait ses pieds et se sentait vraiment mal à l’aise.
- Je ne sais pas… Les questions que vous allez me poser?
- Vous n’avez pas à avoir peur. Je vais vous poser des questions simples. Je veux seulement chercher à vous connaître…
- Vous êtes une fan? demanda Jesse avec un petit sourire sur les lèvres. Ce dernier était le chanteur d’un groupe très musique qui avait un succès fou en Angleterre depuis un moment.
- Écoutez Monsieur Walker. Je suis là pour avoir une discussion sérieuse. Si vous voulez que je vous aide, il va falloir me parler.
- M’aider à quoi?
- À régler vos problèmes mentaux! s’exclama la jeune femme peut-être un petit plus brusquement qu’elle l’aurait voulu. Elle avait manqué de professionnaliste là-dessus.

Jesse se raidit à ces mots et crispa ses mains contre les bras du fauteuil. Ses problèmes. Ha ha! Mais il vivait très bien avec. Il n’avait pas besoin d’aide.

- Vous voulez me parler de Kelly-Ann?

Jesse avait posé son regard habituellement brun-vert dans les yeux de la psychologue. Ses yeux étaient étrangement sombres d’un coup, ils étaient quasiment noirs. Le bouclé pencha légèrement la tête sur le côté. Lentement, très lentement un sourire étira ses lèvres. Ce n’était pas un sourire joyeux… C’était un sourire froid, quasiment sadique.

- Kelly-Ann? Ma sœur? Jesse laissa échapper un rire qui glaça le sang de la blonde. Une demi-seconde plus tard, le brun avait repris son sérieux avant de bondir accroupit sur le bureau de la femme qui laissa échapper un cri de surprise. Le chanteur ne l’avait pas lâché du regard et approcha son visage de la jeune femme : Elle est morte. Mais ça valait le coup. Rarement je n’ai eu la chance de goûter à de la chair aussi tendre et à du sang aussi doux.

La psychologue ravala avec peine et se recula légèrement. On pouvait voir la crainte sur son visage. La situation était très loin d’être rassurante. Jamais elle n’avait vu ce genre de cas dans sa carrière.

- Vous savez, je n’ai pas aimé quand vous avez dit que j’avais des problèmes mentaux. Un nouveau rire s’échappa de la bouche du plus jeune. Je vais bien madame. Mangez-vous de la viande?
- Heu…. Oui? répondit-elle craintive sans trop comprendre le lien avec cette question.
- Est-ce qu’on vous a déjà dit que vous aviez des problèmes mentaux pour cela? La femme hocha négativement la tête. C’est la même chose pour moi. J’aime la viande… La viande humaine… Mais je ne suis pas fou pour autant.

Jesse leva une main et caressa tendrement le visage de la blonde qui avait retenu sa respiration et qui n’osait pas bouger.

- N’ayez pas peur. Je ne compte pas vous manger. Vous êtes trop pâle, il éclata de rire une nouvelle fois avant de reprendre place sur sa chaise. Le jeune adulte observa un long moment dans le vide avant de secouer brusquement la tête comme s’il se réveillait.
- Madame? Quelque chose ne va pas? demanda-t-il en fronçant les sourcils devant l’air quasiment paniqué de la jeune femme. Cette dernière le fixa un moment, mais se ressaisit lorsqu’elle fut certaine que le danger était écarté.
- Non, non. Tout va bien. Vous étiez en train de me parler de votre enfance.
- Ah, Jesse haussa les épaules et se mit à rencontrer comme si de rien : J’ai eu une enfance très banale. Il n’y a pas grand-chose à dire, mais si ça peut vous faire plaisir. Euh… Et bien… J’ai étudié à 11 ans à Poudlard. J’étais dans la maison des Gryffondors. J’avais des supers potes et tout s’est bien passé. J’ai vraiment passé 7 années incroyables. J’étudiais un petit peu, j’avais des bonnes notes. Je m’entendais bien avec tout le monde. Le soir, j’aimais bien faire quelques spectacles dans la salle commune avec Alex. Il jouait de la guitare et je chantais la plupart du temps. J’aimais bien jouer du piano aussi et des fois je l’accompagnais à la guitare. C’était vraiment super. C’est sûrement à partir de là qu’on a eu l’idée de monter notre groupe avec quelques amis. Sincèrement, je ne croyais pas qu’on allait réussir à devenir des vedettes, des vrais. Sinon, j’aurais bien voulu devenir professeur d’astronomie. Les étoiles me passionnent, mais moins que la musique. Je ne regrette pas mon choix de carrière. Vous voyez comme il n’a rien à dire. Je n’ai pas eu de copines dans le temps de Poudlard, ni de copain d’ailleurs. Aucun cœur brisé, aucune dispute majeure avec mes amis. Tout ce qu’il y a de plus normal.
- Bien. C’est bien, mais j’ai remarqué que vous avez passé directement à vos onze années. Que s’est-il passé avant cela?
- Oh… Je ne croyais pas que c’était important, répondit le bouclé en baissant honteusement la tête. Il resta silencieux un long moment avant de décider à se confier : J-Je n’ai pas eu une enfance facile. Mon p-père… n’était pas ce qu’il avait de plus gentil. C’était un être très violent... Il était toujours en colère… Il buvait beaucoup aussi et à chaque soir, il frappait ma mère. Très fort. Elle avait des bleus partout et il lui interdisait de sortir de la maison. Lorsque j’avais 6 ans, elle s’est tannée. Elle en avait marre de tout cela et elle est partie en abandonnant ma sœur de 3 ans et moi. Nous avons dû rester avec lui et… et… Il a commencé en s’en prendre à moi… Je suis devenu son souffre-douleur.

Le visage du Jesse s’assombrit alors que ses yeux se remplirent de larmes. Ses mains tremblaient légèrement et il avait la forte impression d’étouffer tout à coup. Mais il continua son histoire. Il avait besoin de continuer.

- Je n’avais pas une journée de répit. J-je crois… Je crois que c’est là que tous mes problèmes ont commencé. I-il me frappait jusqu’au sang et il ne me soignait jamais. J’ai commencé à « boire » mon propre sang pour guérir mes blessures et j’en prenais un vilain plaisir. J’aimais lorsque mon père avait terminé de me frapper, car j’avais l’impression que mon sang me rendait plus fort, m’aidait à surmonter tout cela. E-et… E-et… Il y a eu cet après-midi. Je devais avoir 10 ans et je jouais dans la cour avec ma sœur. Elle est tombée et elle s’est fendue le genou contre la glissoire. Ça saignait… Beaucoup… Et j’ai voulu l’aider… J’ai commencé à lécher la blessure comme je le faisais avec moi et… Et… Je n’ai pas pu m’arrêter… Je… Je l’ai mordu… Et plus je la mordais et plus elle saignait et plus j’aimais cela. Je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas que son sang de bon… Sa peau aussi, sa chair et… et… Mon père est arrivé… Il m’a battu, mais il était trop tard. Kelly-Ann était déjà morte. Il m’a détesté pour cela. Kelly était sa chouchou. Il l’adorait. Il me reprochait tout le temps sa mort en me cernant de coups. Pendant l’année, il m’envoyait à Poudlard et il me forçait à revenir pendant les vacances pour se défouler. Mais ça va. Aujourd’hui, je m’en suis sorti. J’ai quitté la maison lorsque j’ai eu l’âge de la faire. Je n’ai jamais revenu mon père et tout va bien. Plus de problèmes!

***

Le magnétoscope s’arrêta et la psychologue se retourna vers une très belle femme à la chevelure brune.

- C’est la seule et unique fois que je l’ai vu.
- Bien… Bien… Merci. Ça explique beaucoup de choses. Je comprends maintenant pourquoi il a quitté son groupe. J’ai parlé avec le batteur qui m’a dit que Jesse lui avait sauté dessus lorsqu’il s’était coupé en faisant en manger. Après cela, pouf! Plus aucune nouvelle. Il est disparu. Mon pauvre chéri… On voit dans ses yeux qu’il ne cherche pas à faire du mal… Il ne peut pas se contrôler… Bien. Je dois le retrouver et l’aider…
- L’aider? C’est un cas désespéré.
- Certainement pas. Quelqu’un a déjà vu cette vidéo?
- Non.
- Bien. AVADA KEDAVRA, s’écrit la brune en sortant rapidement sa baguette qu’elle visa sur la blonde qui s’effondra. La brune prit le CD où se trouvait la vidéo. Je suis désolée. Une mère doit toujours protéger ses enfants. Vous en saviez trop.