Il était tellement chou a essayé de donner des excuses à ses parents concernant le fait qu'il se trouvait là. Elle trouvait cela tout bonnement adorable! En même temps tout ce qui le concernait de près ou de loin était aux yeux de la métamorphomage adorable. A trente sept ans il semblait aussi tendu que si il en avait dix sept et qu'il rencontrait les parents de sa première petite amie. D'ailleurs c'est ''ce sera très bien'' à répétition firent sourire tour à tour chacun des Tonks.

La jeune femme s'appliqua à bien étaler la marmelade sur la tartine de Remus, elle avait mis la dose, mais de toute façon ça ne pourrait pas lui faire de mal. Elle avait l'impression qu'il ne mangeait jamais rien ou plutôt qu'il mangeait en dessous de ce qu'il avait besoin. Elle comptait bien profiter du fait qu'il était là avec elle aujourd'hui pour s'assurer qu'il mangerait à sa faim car au fond elle était persuadée que le nombre de repas complet qu'il faisait devaient être comptés. Elle lui tendit ensuite alors que sa mère lui avait rempli sa tasse de thé fumant.

A son tour Remus se saisit d'une tartine et la poussa doucement vers elle avec sa timidité chronique. Encore une fois elle le trouva tellement chou que c'est avec le sourire qu'elle l'a pris pour l'enduire de pâte à tartiner au chocolat alors que sa mère revenait avec deux pôeles dans les mains pour servir tout le monde en oeufs et en bacon.

« N'hésitez pas à me dire Monsieur Lupin si ce n'est pas assez cuit ou trop. » Lui précisa-t-elle le servant le premier abondamment.

De son côté Ted, regardait avec tendresse sa fille et son peut-être futur gendre. C'était la première fois que Dora ramenait quelqu'un à la maison et pour lui cela ne pouvait dire qu'une seule chose, c'était du sérieux. Mais en bon papa poule qu'il était, il avait besoin de se rassurer. Parce que c'est bien connu les jeunes filles sont souvent fleurs bleues, elles croient vite au prince charmant. Et qui mieux qu'un homme peut connaître les vices des hommes justement? Certes Remus ne lui semblait pas être de ce genre mais parfois les apparences pouvaient-être trompeuses. Cela aussi il le savait car si il s'était fié aux apparences, jamais de la vie il ne se serait intéressé à Andromeda Black qui était à l'époque son exact opposée et qui représentait tout ce qu'il n'aimait pas.

«  Alors dites moi Remus, qu'est-ce que vous aimez dans la vie? »

«  Les lifres et moua » Répondit Tonks la bouche pleine de céréales, ce qui lui valu un regard désapprobateur de sa mère.

«  Dora, ce n'est pas à toi que je parlais, il a une langue. Et ne parle pas la bouche pleine. Bref, Remus, sinon vous faites quoi dans la vie puisque ma fille à eut l'amabilité de répondre à votre place à ma première question. »
Certes Ted Tonks était un peu bordélique sur les bords mais tout de même, il connaissait lui aussi la politesse. Et puis... Il cherchait à faire la conversation alors si sa fille l'empêchait de parler ça n'aiderait pas.

Ce fut facile pour son père de la reprendre parce qu’elle venait de parler la bouche pleine, mais ce qu’il ne dit pas c’est que la plus part du temps il le fait lui aussi… Histoire de ne pas passer pour une mal polie qui répond à ses parents elle ne releva pas mais n’en pensa pas moins. Elle entendit ensuite Remus reprendre la parole. Et ajouter qu’il aimait le chocolat. A ce stade c’était plus qu’aimer le chocolat… C’était lui vouer un culte. Cependant elle voyait plus cet ajout comme un moyen d’éluder la seconde question de son père ou tout du moins une façon de gagner du temps pour trouver la meilleure réponse possible. Ce qu’il se passa ensuite paru irréel sur le moment. Elle connaissait Remus et ses petits airs de professeur mais là… Là il avait fait fort, même très fort ! Ils étaient tous attablés autour d’un petit déjeuner dans la maison des Tonks, donc de ses possibles futurs beaux-parents et… Et il ne trouvait rien de mieux à faire que d’étaler sa science concernant le chocolat et les détraqueurs ?! Merlin… D’où est-ce qu’il pouvait bien sortir…

Ce fut d’ailleurs la question muette que les parents de la jeune femme durent se poser puisqu’aucun d’eux n’osa dire quoi que ce soit et que tous les regards tombèrent sur leurs assiettes respectives. Dora pour sa part lança un regard ahuri à Remus. Vous savez ce genre de regard qui vous dit ‘’ mais qu’est-ce que tu fais ? ‘’. Bien que sa mère soit née dans la famille Black, sa famille était tout de même modeste et il faut bien dire qu’elle ne passait pas son temps libre le nez plongé dans des livres de défense contre les forces du mal… Tonks senti immédiatement comme une sorte de malaise tombé sur la salle à manger. A présent il ne restait plus qu’à espérer que ses parents ne voit pas cela comme une critique cachée ou le fait que Remus ai voulu souligner leur ‘’ bêtise ‘’. Mais à priori non, ils étaient des gens simples et gentils, ils ne devraient pas le prendre comme ça.

Le malaise sembla s’appesantir un peu plus lorsque le loup garou répondit à la seconde question de Ted Tonks concernant ce qu’il faisait dans la vie. Même si son père savait que Remus était un lycanthrope, il n’avait pas fait attention à sa question. On ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, à la base il n’avait pas voulu le mettre mal à l’aise au contraire, ses questions avaient pour but d’amorcer une ébauche de discussion afin de que Remus ne reste pas silencieux et seul devant son assiette, qu’il ne se sente pas exclu pour faire simple. Il n’avait pas vraiment réfléchi et avait posé le genre de question que l’on pose à n’importe qui quand on souhaite faire connaissance.

Andromeda Tonks fut la première à rompre le silence après l’aveu de Remus tout en poussant lui servant un verre de jus d’orange en bonne maîtresse de maison qu’elle était.
« Tom a toujours été un brave homme. Très serviable. Ça ne m’étonne vraiment pas de lui. Mais si actuellement vous n’avez rien peut-être que... Si vous le voulez bien sur vous pourriez travailler au garage, avec Ted ? »

« Je sais pas si vous vous y connaissez en voiture moldue mais de toute manière c’est pas important, c’est juste que j’avais demandé à Dromeda de s’occuper des prises de rendez-vous et de la facturation mais même après toutes ces années passer avec moi elle semble encore avoir peur qu’un téléphone ou une calculatrice l’a morde. »

« Theodore ! »

« C’est plutôt un boulot de femme mais ça peut toujours vous dépannez si ça vous intéresse. »

Nymphadora n’avait rien dit durant tout l’échange, juste un sourire amusé quand sa mère s’était offusquée des paroles de son père avait pu trahir le fait qu’elle les avait écoutés très attentivement. Pour un peu elle en aurait sautillé sur sa chaise tellement elle était contente. Elle qui avait craint que sa mère ne voit pas sa relation avec un lycanthrope d’un bon œil. Elle s’était trompée et en était ravie, c’était elle-même qui semblait faire le premier pas pour l’intégrer à la famille. Pour un peu elle se serait levée pour aller embrasser ses parents. Quand elle pensait à la vie qu’avait eu sa mère et au rejet qu’avait subi son père… Elle avait vraiment de la chance d’avoir d’aussi fantastiques parents.

Pour quelqu’un qui avait peur de rencontrer les parents de Tonks, il s’en sortait plutôt bien. Tonks elle-même n’en revenait pas et même dans ses rêves les plus fous elle n’aurait pas pu espérer que ses parents réagissent aussi bien au fait qu’elle sorte avec un homme de treize ans son aîné, loup garou qui plus est. Ils étaient tout simplement fantastiques. Elle qui pourtant pas plus loin que la veille au soir avait dit à son père qu’elle en avait marre de vivre chez eux – sans le penser naturellement – regrettait amèrement d’avoir osé leur dire une telle chose alors que la proposition qu’ils venaient de faire à Remus était la preuve qu’ils feraient n’importe quoi pour la rendre heureuse.

Finissant son bol de céréales et s’attaquant à ses œufs et son bacon elle attendait non sans une certaine impatience la réponse de son fiancé. Elle ne le voyait pas se mettre à hurler oui et à serrer vigoureusement des mains à tour de bras car ce n’était absolument pas son genre mais elle espérait au moins qu’il apprécierait la proposition et l’accepterais. Non seulement pour faire bonne impression devant ses parents qui malgré le fait qu’ils soient des gens tout à fait adorables ne réitéreraient certainement pas une telle offre si il venait à la décliner. Elle voyait qu’il hésitait, car oui, même si elle faisait mine de manger et d’être concentrer sur sa nourriture elle le regardait tout de même.

Après quelques secondes qui parurent pourtant à la jeune femme être une éternité, le loup garou ouvrit enfin la bouche pour commencer à répondre. Avec sa réserve et sa gêne habituelle bien entendu. Mais dans sa voix elle pouvait entendre tout de même combien il était ému et à quel point la proposition le touchait. Il semblait hésiter, craignant sans aucun doute de déranger ou que ce soit une offre faite par pitié mais il accepta finalement après avoir souligné la chance qu’elle avait d’avoir des gens aussi gentils comme parents. Un sourire se dessina sur les visages de chacun des membres de la famille Tonks puis ce fut Ted qui rompit le silence qui avait suivi son acceptation.

« Et bien parfait ! Je vous attendrais lundi à neuf heures alors. Je vous donnerais l’adresse tout à l’heure. Et puis vous verrez c’est pas compliqué. Je vous montrerais tout ça. »

Pour Dora c’était un grand moment, premièrement car elle présentait l’homme qu’elle aimait et dont elle leur avait tant parlé, à ses parents mais aussi car ces derniers se montraient très accueillants et faisaient tout leur possible pour qu’il se sente à l’aise et comme chez lui. Doucement et en toute discrétion elle glissa sa main sous la table et vînt caresser le genou de Remus. Elle était heureuse, vraiment. Et déjà elle faisait des plans sur ce que pourrait-être leurs vies par la suite maintenant que son cher lycanthrope n’avait plus à craindre de ne pas être accepté par les parents de la métamorphomage.

« Je crois me souvenir que vous étiez un bon ami de notre cousin Sirius ? » Lanca sa mère au bout d’un moment pour relancer la conversation tandis qu’elle finissait son thé.

De son côté Tonks savait à quel point il était difficile pour Remus d’aborder le passé. Il avait tellement souffert, perdu tellement de chose qu’elle craint soudainement qu’il ne se renferme sur lui-même. La mort de Sirius les avait tous beaucoup affecté mais celui qui en avait certainement le plus souffert restait Remus. Après toutes ces années passées à croire que son meilleur ami était un criminel il l’avait enfin retrouvé, certes à moitié fou à cause des détraqueurs, puis il lui avait à nouveau été arraché cruellement … Par Bellatrix Lestrange qui n’était autre que la tante de Dora, sœur d’Andromeda et cousine de Sirius. Cependant maman Tonks ne pensait pas à mal, elle souhaitait juste lui faire la conversation et lui parler de quelque chose qu’il connaissait bien et qui pour l’intéresser.

En perdant ses amis c’était un peu sa famille qu’il avait perdu, ce que Dora avait fini par comprendre. Jamais personne ne pourrait les remplacer, pas même elle, de toute façon elle ne cherchait pas à remplacer qui que ce soit, ce qu’elle voulait c’était l’aider à écrire une nouvelle page de sa vie. Ce qui n’était apparemment pas gagné. Elle savait que sa mère n’avait pas voulu mal faire en lui parlant de Sirius, or le problème avec Remus c’était qu’avec lui le passé était le passé et que le passé devait rester où il était c’est-à-dire dans le royaume des souvenirs. Elle ne fut pas la seule à remarquer que Remus semblait troublé et ce qu’elle vit passé sur le visage de sa mère était de l’inquiétude. De son côté elle ne dit rien et se contenta de terminer son petit déjeuner tandis que Remus lui répondait d’un ton sombre et lui posait lui-même une question.

« Plus ou moins, du moins jusqu’à ce que j’entre à Poudlard. Après je ne l’ai que très peu vu et après son emprisonnement non » Répondit Andromeda Tonks pour couper court à cette discussion qui mettait tout le monde mal à l’aise. Et pour bien faire comprendre qu’elle n’avait plus rien à dire ni envie de parler elle se leva et commença à débarrasser la table. « Nymphadora, viens m’aider s’il te plais. » Sans un mot de plus elle quitta la salle à manger les bras chargés de vaisselle, suivit de près par sa fille qui apportait ce qu’elle n’avait pas pu porter.

Lorsque ses parents avaient appris avec qui Dora sortait son père s’était tout de suite montré amical et ouvert cependant ce n’avait pas été le cas de sa mère qui l’avait regardé avec de grands yeux avant de lever les bras au ciel pour lui faire tout un exposé sur le fait que Remus Lupin était un loup garou et que les loups garous n’étaient pas fréquentables. Mais avec le temps elle avait fini par s’y faire et avait même décidé de soutenir sa fille contrairement à ce que ses propres parents avaient fait pour elle et Ted. En y réfléchissant bien elle ne souhaitait qu’une chose : le bonheur de Nymphadora, or son bonheur elle semblait l’avoir trouvé auprès de cet homme, elle ne pouvait donc que la soutenir. Elles avaient parlé toutes les deux et madame Tonks s’était promis de tout faire pour aider sa fille. Ce qu’elle avait tenté de faire aujourd’hui en lui proposant un travail dans l’entreprise familiale et en lui parlant mais cela ne s’était pas exactement passé comme elle l’avait espéré. Elle y avait mis du sien, elle et son mari avaient fait des efforts cependant les efforts lui avaient paru être à sens unique.

« Il n’est pas très loquace ton monsieur Lupin. J’ai comme l’impression que nous l’ennuyons.. Pour …Pour quelqu’un comme lui je trouve que la moindre des choses alors qu’il est invité, ce qui ne doit pas arriver souvent, était de se comporter en tant que tel. Tu sais que je serais avec toi quel que soit ton choix mais réfléchis bien à ce que tu veux ma chérie. »

Déjà lorsqu’ils lui avaient proposé un emploi, il avait semblé à la mère de Dora qu’il aurait préférée refusé. Dire qu’elle était déçu par cette rencontre serait peut dire. D’ailleurs elle n’appréciait pas bien son futur gendre pour le moment.
« Je suppose que ton père a eu le temps de lui écrire l’adresse à présent, il serait peut-être temps qu’il prenne congé à présent puisque nous avons épuisé les sujets de conversation. »

Malgré tout ce qu’elle aurait voulu répliquer, Tonks ne trouva rien d’autre à dire qu’un simple pff exprimant son dégout. Tout avait pourtant si bien commencé…Ils ne comprenaient rien. Sans un mot de plus elle retourna au salon où elle trouva son père en pleine discussion avec Remus, lui parlant du monde des moldus et de ses merveilles selon lui.

Dora n’en voulait pas spécialement à sa mère. Elle la connaissait et savait comment elle était. Froide de prime abord elle était au fond quelqu’un de serviable et d’attentionné, si elle avait réagis ainsi ce n’était pas sa faute. Blessée oui mais pas rancunière. Comment aurait-elle pu en vouloir à sa si chère maman ? Son père lui par contre semblait déjà l’avoir adopté ce qui fit grand plaisir à la jeune femme.

Elle adressa un sourire à Remus qui lui montrait le contrat que son père venait de lui donner et regarda se dernier quitté la pièce toujours avec son humour et sa bonne humeur caractéristique. Après avoir attendu que son père ait quitté la pièce elle fit quelques pas vers Remus et l’écouta. Malheureusement Remus avait un peu trop ressentit le caractère parfois désagréable de sa mère. Le regard quelque peu fuyant elle eut un petit rire gêné avant de prendre la parole.

« C’est pas ça.. Maman est toujours un peu froide la première fois. Et puis comprend-la… Elle te voit un peu comme un voleur… Tu lui vole sa fille chérie. A ses yeux je suis encore son tout petit bébé. Mais ça passera. Je te le promets et regardes… Mon père t’adore déjà. »

Il était vrai qu’aux yeux de ses parents et surtout de sa mère Nymphadora restait leur petite fille chérie. Une petit fille qui avait pourtant bien grandit, à présent Auror et membre de l’Ordre mais que dire ou que faire ? Peut-être qu’un jour – elle l’espère d’ailleurs ! – ce sera elle qui aura ce sentiment de voir son tout petit ou sa toute petite s’éloigner d’elle. Certes sa mère avait gardé ce côté Black un peu froid, hautain, distant mais au fond elle était quelqu’un de bien et Dora savait pertinemment que sa mère ne la laisserait jamais tombé et la soutiendrait dans tous ses choix. Car malheureusement pour elle c’était ce qui lui avait fait défaut durant sa jeunesse.

Doucement elle repris les mains de Remus après qu’il ait lâché les siennes et entrelaça leur doigts avant de se coller – sans arrière pensés – à lui.

« C’est comme tu veux, si tu veux rester encore un peu n’hésite pas. Mais sinon… On pourrait peut-être se voir ce soir.. ou demain ? Que tous les deux. »

Elle ne tenait pas tant que cela à ce qu’il s’en aille, cependant le manque d’intimité était bien présent. Savoir ses parents présents la mettait légèrement mal à l’aise. Bien plus en tout cas que la veille au soir. Mais les conditions étaient bien différentes il faut le reconnaitre. Malgré tout si il souhaitait rester un petit peu plus longtemps elle ne serait pas contre non plus. Un mois sans lui, lui avait paru être une vraie torture alors maintenant elle le voulait pour elle et elle seule aussi longtemps que possible. D’où la nécessité qu’elle se trouve un appartement à elle. Même si ses parents risquaient de lui manquer énormément les premiers temps. Elle avait grandi maintenant.