▬ Milly, embrasse-moi.

Quelques mots qui ont toujours eus le don de te foutre dans tous tes états. Tu as toujours été comme cela, comme infiniment trop impulsive. Pensant plus avec ce qui te sers d'attribut sexuel, qu'avec ton crâne pourtant bien foutu. Ce à quoi tu me répondras sur un ton énamouré que l'engin, aussi, est tout aussi bien foutu que le crâne. Et tu n'aurais pas tords, mais là n'est pas la question ... Déjà, tu obtempère au quart de tour, m'attirant avec délicatesse légèrement au dessus, telles ont toujours étés tes petites préférences. Tu as toujours suée la confiance en toi comme pas possible ... En fine calculatrice que tu as toujours été, être au dessus ne t'as jamais réellement perturbée. Bien au contraire, toi, ça te fais plutôt mouiller. Après tout, tu as toujours les devants. Et tes baisers voraces en auront étés la preuve.

Ta main pianota quelque peu sur ma peau, avant de dériver consciencieusement vers le creux de mes hanches marquées, laissant une fois de plus cette certaine marge de manœuvre à ton partenaire de la seconde, comme pour le mettre en confiance avant de sortir le grand jeu, comme pour lui rappeler que c'est bel et bien toi qui tiens les rênes et que tu n'as en aucun cas besoin de le soumettre à une quelconque pression pour arriver à tes fins. Ma poitrine nue frottant inlassablement contre ta chemise à peine ouverte ... Tu as toujours eus en horreur le fait d'être plus découverte que tes coups d'un soir, ce détail ne t'aillant par ailleurs jamais quitté. Pas que tu sois réellement pudique, loin de là même, seulement trouve en ce détail un aspect de soumission que tu as toujours juché d'insupportable. Que dis-je, d'inconcevable ... Bien plus que lorsque ces garçons se permettaient de te prendre en levrette. Oh, non, être en dessous t'as toujours apporté un je-ne-sais-quoi d'infiniment gratifiant, un truc qui as inlassablement le don de te faire triper en solitaire, sévèrement. Mais, il faut bien avouer que dans le genre, tu n'as jamais été ni la plus saine des femmes ; ni la moins dérangée ...

Ta bouche, langoureuse, perla mon cou de baisers. Comme pour prouver à la face du monde que je t'étais intégralement abandonnée, je me résumais alors plus qu'à être, juste, ta parfaite propriété tout à fait personnelle. Mais, tu as toujours été d'un naturel infiniment jaloux, de mauvaise fois, hypocrite ... Une sacrée bonne menteuse manipulatrice et pas franchement partageuse par dessus le marché. Comme si être violente et caractérielle ne te suffisais pas déjà. Bien-sûr, tu as toujours été dur à supporter, mais ton physique pourtant si dénigré par le passée, a finit par pouvoir changer la donne pour tes coups d'un soir. Et ce, même malgré ta grande taille, tes joue un peu trop rondouillardes, et ta mâchoire un chouïa plus prononcée que la moyenne. Je me demande, même encore maintenant, si tu n'en as pas usée à tes fins personnelles. Cela ne m'étonnerais pas plus que ça, mais ce que tu fais de ton cul ne m'as jamais intéressée plus que cela, dans le font. Je n'était qu'une demoiselle parmi tant d'autres, une Rouge & Or de surcroit. Simplement, une insignifiante gamine prête à prendre son pied avec la belle blondasse que tu est.

Et pourtant, de tous, tu as toujours été la plus diabolique. La plus vile. Et ce depuis tes huit-ans, l'âge qui a signé ton arrête de mort. Celui de notre amitié un peu particulière, aussi. Cinq petites années de répit, voilà ce que tu m'as offert. Cinq petites années de tranquillités, à tes côtés, en ta si bonne compagnie - sans sarcasme aucun. ... Je t'ai aimée, tu sais.
Toi et ta petite frimousse d'ange. Toi et tes traits droits, légués par ton côté maternel. Tu représentais ma moitié, et même si nous avions du mal à faire la part entre l'amour charnel et l'amitié ; cela restait un amour à la lisière du lien fraternelle. A vrai dire, il est clair que ce dernier était un affreux mélange des trois. Et c'est peut-être bien ça qui rendait l'autre unique à nos yeux ... Mais cinq années, ça passe vite. Et la période où tu as contractée ta crise de conscience, le moment où tu as indéniablement changée ; t'encrant profondément en tête les exigences de ton « salopard de paternel » -comme tu aimais le nommer-, ne s'est gère fait attendre, nous fonçant dessus bien tôt. Trop tôt à mon goût ...

Il ne t'en fallut pas bien plus. Seulement quelques caresses bien placée pour réussir à flatter le chaton. Seulement ça, et ton esprit se déconnectait de la réalité, me laissant la joie du premier plan. Et il faut dire que j'ai toujours aimée ça ... Ni la tempête au dehors, ni les rumeurs et les échos vocaux provenant de la salle commune située à l'étage du dessous, ne pouvait te sortir de ta transe. Tout tes sens alors focalisés sur mon corps contre le tiens, mes gémissements répondants aux tiens avec une ampleur monstrueuse ... Et Merlin seul sait à quel point j'ai t'entendre prononcer ce seul petit mot de ce filet de voix suave qui te caractérisait si bien dans ces moment-là.

« ▬ Harley. »


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