C’était de plus en plus affolant de voir avec quelle vitesse les jours passaient. Le mois de décembre arrivait à grand pas, rendant plus inquiet encore la totalité des élèves du château, mais sans avoir à se soucier d’eux, c’est Drago qui perdait de plus en plus confiance en lui. L’entretient qu’il avait eu, et ce malgré lui, avec le reste des Mangemorts ainsi que le Lord avait laissé des séquelles au blond, et pas seulement physiques. Forcé d’admettre que son subconscient en avait prit un coup, il semblait avoir perdu cette lueur dans le regard, celle qui faisait de lui ce Serpentard vil et fourbe, toujours prêt à user de sa noblesse pour rabattre le caquet de ceux qu’il nommait hier encore des inférieurs. Aujourd’hui, c’est comme si l’importance du statut des autres ne lui importait qu’à moitié, au grand étonnement de ses plus proches amis qui ne cessaient de le regarder différemment, comme par peur que soudainement, il pète un plombs. C’est surement ce qu’il aurait fallu à Drago, qui, seul, errait dans les couloirs bondés de Poudlard, les mains bien fourrées dans ses poches. Pas un regard pour les autres comme à son habitude, il semblait surtout perdu dans ses pensées à tenter de rassembler le peu d’indices qu’il avait eu, de plus, depuis qu’il savait qu’un Mangemort était infiltré au château, son état ne s’était pas amélioré : Voldemort n’avait pas confiance en lui, il l’avait utilisé tout en sachant que le jeune Malefoy n’arriverait à rien, pire encore, il lui faisait payé son incapacité en s’en prenant cruellement à ses parents, alors pourquoi lui avoir demandé de redoubler d’effort si à présent il savait qu’Harry avait découvert toute la vérité sur les Horcruxes ? D’ici peu Drago allait devenir cinglé et son humeur n’allait pas en s’arrangeant, ses amis les savaient, mieux valait le laisser seul que de tenter de converser avec l’héritier, c’est qu’il avait la baguette facile ces derniers temps.

Ses pas avaient mené le blond jusqu’au sixième étage, il faut dire qu’il n’avait pas vraiment suivit où l’emmenait l’escalier magique mais il faut croire que pour une fois il l’avait bien guidé, à cet étage se trouvait la bibliothèque, endroit calme mais surtout potentiellement intéressant pour trouver de quoi nourrir sa curiosité, juste histoire d’y voir plus clair, il s’était dit qu’il pourrait peut-être trouver un bouquin quelconque parlant d’Horcruxes, bien sur il savait que ça ne lui servirait à rien mais vu l’état dans lequel avait été Voldemort en apprenant qu’Harry savait des choses à ce sujet, son avidité l’avait poussé à vouloir connaitre le fin mot de l’histoire. C’est ainsi qu’il s’engouffra dans la salle, sous le regard d’une Mme Pince prête à bondir au moindre faux pas. Drago savait qu’il ne trouverait rien dans les livres présents ici, et l’endroit qu’il visait était un peu plus à l’écart, la réserve, en l’occurrence, qu’il ne tarda pas à approcher, jetant des regards discrets avant d’y entrer. Ayant déjà mit les pieds dedans, il savait parfaitement comment s’y prendre pour ne pas être vu et c’est avec finesse qu’il y pénétra, s’y enfonçant silencieusement sans allumer le bout de sa baguette. Il le ferait, mais pas maintenant, par précaution, mieux valait être celui qui surprend que celui surpris et c’est après s’être assuré que personne ne l’avait suivit et qu’aucun bruit suspect ne révèle une quelconque présence qu’il lâcha un soupire de satisfaction avant de marcher doucement mais il s’arrêta net. A quelques mètres de lui, une silhouette, apparemment on ne l’avait pas entendu, ce qui décrocha un rictus au blond, il avait bien fait de ne pas allumer sa baguette, ça venait de lui filer un mince avantage.

A pas de loup, il fit quelques pas, encore un peu plus, puis, voulant jouer sur l’effet de surprise, il s’exclama tout en brandissant sa baguette en direction de celle qu’il avait reconnu à la première seconde. « Tiens tiens, l’éternel rat de bibliothèque en pleine action. » Ricana t-il, l’air mauvais. Un effet de surprise probablement réussi, avant qu’il n’ajoute sur le même ton. « Qu’est ce tu fiches ici Granger ? » La question aurait pu lui être retournée mais il avait déjà des tas d’excuses en tête, si jamais ça venait à être le cas.

Il n’était pas question d’abaisser sa garde, si bien que Drago, face à Hermione, n’avait pas bougé d’un centimètre, il ne connaissait que trop bien la sang de bourbe pour savoir qu’en un seul geste, elle pouvait prendre l’avantage. Au moins il n’avait pas perdu sa finesse dans l’art d’apparaitre sans qu’on ne l’attende, la réaction d’Hermione le fit sourire narquoisement, son regard suivit le livre qui s’était écrasé au sol sans plus d’intérêt que cela, inutile de se laisser distraire. Pourtant le blond ignorait encore que l’enchainement n’aurait rien de logique à ses yeux. Tout se passa très vite, le visage de Drago passa de l’assurance à l’étonnement mais bien vite ses traits se durcirent sous le spectacle qui s’offrait à lui. Son bras s’était machinalement abaissé tandis ce qu’il fixait Hermione avec de grands yeux, figé, probablement aussi paniqué qu’elle. Tout ce que la brune voyait, il y assistait également, impuissant, bon sur le coup l’envie d’aider Granger ne se faisait nullement ressentir, en d’autres circonstances il en aurait même rit et profité mais là, ça semblait trop sombre et mauvais pour y trouver une quelconque note humoristique et à peine eut-il prit conscience de la chose que tout sembla se terminer. Même l’atmosphère de la pièce avait changé durant ce cours laps de temps. A première vue, rien de changé, Drago n’avait pas vu les fameuses écritures sur le livre, ni rien d’autre hormis cette espèce de vapeur qui l’avait forcé à resté bêtement là, témoin d’une des choses les plus étranges qui lui ai été donné de voir en dix sept ans de vie.

Réflexe humain, Drago pointa sa baguette autour d’eux, les lèvres tremblantes même s’il tentait de garder un semblant de fière allure, mais rien ne se distinguait dans l’obscurité, hormis le corps d’Hermione qu’il éclaira de nouveau, la trouvant assise sur le sol. « M... Malefoy, qu'est-ce que c'était que cette... chose? » Fronçant les sourcils en la regardant plus stupéfait que jamais, c’est dans la foulée qu’il lui répondit, au moins aussi perdu qu’elle. « C’est à toi de me le dire, c'est toi qui passe ta vie le nez collé aux bouquins. » Après tout il n’était pas censé deviner que cela pouvait être de la magie noire et même s’il en avait vu de mauvais sorts durant sa vie, rien n’égalait cette… chose. « C’est quoi le problème ? » Cracha t-il en la voyant poser ses mains de ci de là de son visage, l’air toujours aussi terrifié, de quoi semer le doute chez le Serpentard qui pensait déjà à passer à autre chose vu que rien de concret ne leur était apparut. « Oh mon Dieu! Elles ne sont plus là... Elles ne... C'est impossible, je les ai vues à l'instant! » Une grimace sur le visage, le blond était à deux doigts de la prendre pour une folle, qu’est ce qui lui prenait encore, ne pouvait-elle pas arrêter de dramatiser une bonne fois pour toutes. « Arrête avec tes sous entendus, de quoi tu parles à la fin, qu’est ce que tu as vu ?! » S’impatienta t-il, de plus en plus inquiet que quelque chose se soit finalement passé après la chute du livre, et en toute honnêteté, voir Hermione dans cet état ne laissait rien présager de bon. Se sentant stupide, Drago se mit à chercher, comme s’il voulait tenter de retrouver ce qu’elle disait avoir vu l’instant d’avant mais en vain, tout ce qui capta l’attention de l’héritier fut la voix rauque de Mrs Pince, ce qui fit virevolter le blond, lui non plus n’avait pas plus envie qu’Hermione de se faire coincer là, et de voir son plan de base fichue à l’eau à cause de la sang de bourbe.

« C’est malin, regarde dans quoi tu viens de nous fourrer Granger. Pince va savoir que c’est moi, elle ne m’a pas vu ressortir. Faut que je regagne les cachots avant qu’elle ne me trouve ici, fais quelque chose ! » Lui ordonna t-il carrément. Parce que dans l’esprit de Drago s’était entièrement la faute d’Hermione, pas question qu’il soit le seul à avoir des problèmes bien que Granger en aurait tout autant que lui en les trouvant tous les deux, au final. Mais là n’était pas la question, il ne fallait pas qu’elle les trouve, point final, surtout pas en ces temps sombres, ils seraient de suite suspectés d’on ne sait quoi et les professeurs ne seraient pas d’humeur à écouter nombreuses de leurs excuses. S’il s’attendait à une aide de la part d’Hermione ? Pas la moindre, n’oublions pas leur relation de base, pourtant, le temps d’un clignement d’œil, ils se retrouvèrent dans les cachots. « Comment t’as fais ça ? » S’envenima t-il affolé de ne pas avoir ressentit la sensation d’un transplanage, parce qu’ils venaient de transplaner, non ?
Le transplanage ne fonctionne pas dans le château, la pensée revint à l’esprit du blond. C’est là que le doute venait de s’emparer de lui, la façon dont les choses venaient de se passer, la réaction d’Hermione, sa pensée réalisée… « Les cachots… » Posant ses yeux gris sur Hermione, il se frotta la tempe avec son index, en pleine réflexion, c’était rapide dans son esprit, et sa question à venir serait surement ce qui confirmerait son idée. « Tu y a pensé, aux cachots, je me trompe ? » Oh non il ne se trompait surement pas, tout pourrait être expliqué si elle répondait positivement, ce dont le blond se doutait. Et si c’était ça, il pourrait enfin le laisser apparaitre, ce rictus d’entière satisfaction.

Drago s’en moquait bien de perturber Hermione dans ses réflexions du pourquoi du comment, lui, tout ce qui le préoccupait, c’était de comprendre, et de filer d’ici en vitesse, parce que subir des trucs étranges en compagnie d’une sang de bourbe telle que Granger, ça ne lui disait vraiment pas. Comme on dit, moins il la voyait, mieux il se portait mais là en l’occurrence, il devrait faire avec et n’était pas prêt de s’en séparer aussi facilement. Le simple fait d’avoir vu qu’elle était paniquée, elle qui d’ordinaire, semblait toujours tout maitriser quand il s’agit de sortilèges, avait semé le doute en Drago qui se voulait hors de la situation, mais comment pouvait-il continuer de faire comme si rien ne venait de se produire alors que quelque chose d’étrange semblait planer au dessus d’eux. Toujours à se retrouver là où il ne faut pas. De toute façon, quoi qu’il pouvait résulter de l’agitation passée, rien ne semblait plus important que de quitter la réserve, la voix criarde de Mrs Pince semblait s’accroitre, elle ne tarderait pas à les trouver, c’est donc tout naturellement que le blond jeta la faute sur la rouge et or, espérant presque trop fort se retrouver dans les cachots. Le plus mystérieux suivit la situation. Les voilà debout comme deux êtres égarés, en plein milieu d’un endroit humide probablement peu connu de la brunette, pourtant même Drago ne sembla pas rassuré d’être ici, bien que l’endroit soit à ses yeux plus rassurant que n’importe lequel autre dans le château. En fait, il n’avait même pas retenu la bizarrerie qui s’était produite l’instant d’avant, quand Hermione s’était approché de lui en affirmant que son vœu était exaucé, il avait pensé, sur le coup, qu’elle jouait de ses capacités d’une manière vantarde, mais en y réfléchissant, ce n’était pas le genre de Granger.

L’interrogation se mêlait à tout le reste, et le mystère fut rapidement éclairci, pas besoin d’être une lumière. Premier réflexe : Accuser –une fois encore- Hermione, mais le blond lâcha un soupire aggacé lorsqu’elle évoqua ce dont il était en train de penser : Le transplanage impossible dans le château. Elle et sa stupide manie d’évoquer tout le temps les manuels. « Je ne parlais pas de transplaner, pour qui tu me prends ! » Beugla t-il, vexé qu’elle ai pu sous entendre que sa culture égalait celle d’un troll de bas étage. Le visage toujours aussi tendu, Drago se frotta énergiquement l’arrière du crâne, histoire de remettre de l’ordre dans tout ça. Chose qui ne tarda pas. Ancrant ses yeux gris dans ceux noisette de sa « camarade », l’échange sembla se faire sans le moindre mot prononcé. Il n’y connaissait rien, en compte moldus –fort heureusement d’ailleurs- mais il n’avait certainement pas besoin de lire une de ses histoires tirées par les cheveux pour vite comprendre. « Mais toi, tu l’as demandé. » D’abord un doute, mais comment ne pas cacher une certaine fierté sur un visage habitué à profiter de toute situation favorable à la personne de Malefoy. Alors c’était ça, un genre de rapport dominant à dominé, et c’était lui, le dominant ? Ça paraissait trop beau, trop… à son goût, il faudrait être idiot pour ne pas s’en délecter, et qui oserait dire, dans ce bas monde, que Drago Malefoy est un idiot.

D’un geste vif, le blond recula d’un pas lorsqu’elle le… toucha. Beurk. Il préféra cependant se contenter d’un regard antipathique après le « aouch » qu’il avait soufflé. De quel droit… Bon, inutile de s’attarder sur ça, la situation ne devait pas lui échapper, pour une fois qu’il pouvait la contrôler presque entièrement. Nouvelle pensée positive de tout ça. « Mais je te préviens, n’espère même pas me faire faire n’importe quoi ou je te le ferai regretter une fois cette stupide histoire terminée! » Du Granger tout craché, et malgré les réticences de Drago, il ne put faire disparaitre ce sourire en coin, franchement, c’en était risible. « A ta place je la fermerais Granger, tu me crois assez stupide pour ne pas réfléchir avant d’agir ? Range tes menaces, si tu ne veux pas te retrouver nez à nez avec mes chaussures. » Siffla t-il orgueilleux en la jaugeant. Mais pas bête pour un gallion, il savait bien qu’une menace d’Hermione Granger n’était pas à prendre à la légère et même si ce n’était pas l’envie qui lui manquait, mieux valait éviter de l’avoir sur le dos par la suite. « Quoi qu’en y repensant, le rôle d’elfe collerait parfaitement avec une sang de bourbe dans ton genre, un juste retour des choses. » Ricana t-il même si depuis quelques temps maintenant, il avait perdu cette aversion à rabaisser chaque sorcier qu’il jugeait inférieur, le trio y compris. Finalement après quelques longues minutes de réflexion, il se surprit lui-même à ne pas trouver de quoi tirer partie de la situation, non, en fait, c’était tout le contraire. « Quelle connerie, débrouille toi avec ça, je n’ai certainement pas envie qu’on me voit trainer dans les couloirs à tes côtés. Et je te préviens, si tu ébruites ça, je ferais en sorte qu’en tant qu’esclave, tu ne puisses pu jamais te servir de ta baguette. » Tiens la bonne idée, pourquoi ne pas lui demander ça de suite. Dommage qu’il ai déjà commencé à tourner les talons et à emprunter le chemin menant à la salle commune. Sauf qu’après quelques pas, il s’arrêta net, n’arrivant pas à faire un pas de plus, comme si son corps refusait de lui obéir, ce qu’il soupçonna de suite comme étant l’une des frasques de la lionne derrière lui. « Qu’est ce que tu m’as fais, je ne peux pas avancer… » Balbutia t-il appeuré et furieux en tentant un nouveau pas, sans succès. Se retournant vivement, il darda ses yeux anthracite sur Hermione, mais pour la énième fois aujourd’hui, ce qu’il vit le laissa pantois.

Bien sur qu’il aurait pu faire tourner la situation à son avantage, d’ailleurs n’importe qui aurait pu parier que Drago en profiterait, usant de sa fourbe légendaire pour utiliser Hermione dans un but purement dégradant, et l’idée lui avait bel et bien effleuré l’esprit. Depuis toutes ces années à réprimer de loin toute sa rancœur pour le trio et pour le sang souillé de la jeune fille, il avait enfin l’occasion de se venger, c’est certain qu’il y aurait prit goût sans perdre son sourire mauvais. En fait, toutes les options avaient à toute allure traversée son esprit jusqu’à ce que finalement, il renonce. N’allez pas essayer de comprendre l’esprit trituré du blond qui se privait lui-même d’une exquise et venimeuse vengeance, disons simplement qu’en cet instant même, il n’avait pas le goût à s’amuser, du moins, pas de cette façon. Etait-il lassé de tout ça ? Non, c’était bien plus profond que ça. Peut-être son état d’esprit actuel, ce qu’il cachait en lui, cette souffrance qu’il trainait depuis des mois et qui l’avait rendu à maintes reprises bien différent du Drago Malefoy connu de tous, comme s’il était trop… préoccupé par ses propres songes pour se permettre ne serait-ce qu’une minute d’égarement. Toutefois bien conscient de cette aubaine, il contenterait très certainement à se faire plaisir rien qu’une fois, histoire de garder un souvenir satisfaisant d’un répugnant moment passé avec la sang de bourbe. D’ailleurs même si elle avait pu être témoin de son renoncement à la rabaisser, elle pouvait être certaine qu’il jouerait avec ses nerfs en temps voulu, parce que pour une fois, elle ne contrôlait rien, lui non plus d’ailleurs, du moins, pas entièrement, alors faire en sorte qu’elle perde pied et manque de se noyer serait un spectacle qui ravirait le serpent.

L’échange verbal quand à lui ne différait en rien à ceux habituels, mélange de mépris et d’une haine de longue date, c’est en se délectant que Drago pu voir que l’expression qui collait si bien à la peau d’Hermione la touchait toujours autant. Il en userait à chaque fois que l’occasion se présenterait, juste pour se sentir un cran au dessus d’une sorcière même pas rempli d’un sang pur et noble. C’était d’ailleurs le principal détail qui avait creusé un ravin énorme entre le blond et la brunette, auquel s’était ajoutée sa proche relation avec les deux cancres de service. « Et celui de despote et d’esclavagiste te va comme un gant, j’espère pour toi que l’avenir ne te promet pas un revers de fortune. Quoi qu’il en soit, nous n’avons clairement pas la même notion de ce qu’est la justice » S’esclaffant en l’écoutant, il échangea son sourire contre un visage tiré par le mépris. Son avenir, il se devait de le construire lui-même en faisant en sorte qu’il soit un peu plus convenant que sa vie actuelle et même si elle n’avait répondu que pour soutenir sa joute verbale, le blond ne pouvait s’empêcher de tout prendre avec sérieux, surtout qu’elle n’était pas la première à évoqué un revers de la médaille dans un avenir proche. « Il n’y aura jamais de justice pour les sorcières dans ton genre. » Lâcha t-il amèrement en la dardant du regard avant de porter son attention ailleurs, histoire de réfléchir plus sérieusement sur la suite des opérations. Il n’eut pas besoin de faire bouillir sa matière grise trop longtemps, préférant, comme à son habitude, s’éclipser plutôt que d’affronter un problème éventuel, d’autant plus que de son point de vue, la seule qui semblait avoir été déboussolée, c’était elle, et non lui, double raison de la planter là. Ainsi lorsqu’il commença à s’éloigner sans plus se soucier de l’erreur humaine, il savait déjà qu’il serait amené à repenser à cela, et donc à Granger, ce qui lui tira une nouvelle grimace, penser à elle rien qu’une seconde dans une journée relevait du dégout, déjà le souvenir qu’elle l’ai pincé juste avant lui donnait envie de vomir, alors qu’on lui épargne les futures images de retour en arrière si on ne voulait pas l’achever.

De dos, il ne vit rien de ce qui venait d’arriver à sa camarade d’infortune, lui-même trop concentré sur un seul fait : Son incapacité à faire un pas de plus. Il n’était pas idiot, connaissant les cachots comme sa poche et jusqu’à preuve du contraire, aucun mur invisible ne s’était jamais trouvé là. Option logique restant : Hermione lui avait tout simplement jeté un sort informulé, le bloquant ainsi sur place, voilà pourquoi sans plus y réfléchir il l’accusa. Ce n’est que lorsqu’il tourna la tête qu’une image choc lui apparut. Granger semblait sur le point de… disparaitre. Ou peut-être pas, mais sans conteste ses bras étaient devenus translucide, même un fantôme aurait cru voir une cousine éloignée en la personne d’Hermione. « Ne t’éloigne pas… Ne t’éloigne surtout pas… » Les yeux plissés, l’incompréhension régnait sur le visage de la fouine qui avait oublié l’idée même de chercher à s’éloigner comme il venait de le faire. Surement aussi vite qu’Hermione, Drago avait fait le rapprochement : S’il s’éloignait trop d’elle, elle disparaissait. Ca semblait trop facile à comprendre, et surtout impossible à voir se réaliser. Et pour la première fois, leurs visages respectifs devaient afficher la même expression, en un regard, ils se comprenaient surement. Il n’eut rien le temps de dire, en fait pour une fois, il était bien soulagé qu’elle prenne la parole et mette des mots sur ce qui ne semblait pas en avoir. « Ce doit être un effet du sort. C’est comme si le.. le livre, ou le sort, qu’importe ― c’est comme s’il m’avait imposé un rôle. Et ce rôle dépend de toi, alors si tu n’es pas là... il n’a plus de raison d’être… et je n’ai pas de non plus de raison d’exister » Les yeux perçants de Malefoy n’avaient pas quitté la bouche devenue immobile d’Hermione, comme s’il tentait de traduire intérieurement ce qu’elle venait d’expliquer. « Alors sans moi, tu n’es rien. » Laissant sa phrase en suspends, son regard sembla se perdre ailleurs, oh oui, il le faisait exprès, mais cette fois ci il mesurait vraiment l’aspect tordu du sort, ainsi que son importance au sein de ce dernier. « On dirait que mes prières ont enfin été exaucés et que les choses sont enfin à leur place. Dis moi Granger, qu’est ce que ça te fais de ne plus rien maitrisé du tout ? Oh, j’ai mieux. Je veux te l’entendre dire haut et fort, que les sangs de bourbe ne sont qu’une erreur de parcours, que vous n’êtes que des sorciers de seconde classe, dis le. » Tout ça dans l’unique d’atteindre le paroxysme de sa fierté. Et aussi de vérifier la véracité de tout ce qui pourrait concernant ce sortilège. Il savait que sa demande suffirait à le satisfaire mais aussi à toucher une nouvelle fois Hermione, surtout si elle n’avait d’autre choix que de se rabaisser de cette manière, après tout les mots peuvent être bien plus blessants que les douleurs physiques.

Finalement il s’arrêta après ce test. Pourquoi ? Et bien parce qu’encore une fois, il ne voulait pas perdre son temps avec ça, il ne voyait d’ailleurs pas à quoi cela pourrait lui servir d’autre, si ce n’est à flatter son égo et se délecter du sort d’Hermione bien qu’en contre partie, il en soit aussi prisonnier. Cette pensée le ramena à la réalité bien plus vite. « Si j’ai bien compris, tu vas devoir me coller jusqu’à ce que l’effet de ce sort se dissipe. Et combien de temps ça va prendre pour qu’on soit libéré de cette chose ? Tu as intérêt à trouver le moyen de rompre le maléfice, sinon je m’assurerais que tu disparaisses pour de bon. » Lâcha t-il légèrement, comme si sa menace n’avait rien de bien méchant, hors c’est sur qu’il en serait capable, ça oui, après tout il ne s’agissait là que d’Hermione Granger et il en avait des tas de raisons de vouloir la voir disparaitre. « Tu as vu quelque chose quand nous étions dans la réserve, on a qu'à y retourner. » Fit-il cette fois plus sérieux et concentré, et de toute façon qu’elle le veuille ou non, il était maitre des décisions, qu’elle reste là si elle en avait envie, et qu’elle s’admire retrouver son état de spectre une bonne fois pour toute. C’est avec cette pensée que le blond se mit à revenir sur leurs pas, direction la réserve, sans cesser une seule seconde de tourner dans sa tête des détails qui lui permettraient une nouvelle fois de profiter de la situation si elle venait à l’énerver, ou tout simplement par ennuie.

Il est vrai que l’attitude de Drago n’avait plus rien de celle qu’il adoptait depuis sa première année à Poudlard, lui d’ordinaire si satirique, semblait avoir radicalement changé depuis quelques temps. Ses priorités étaient elles mêmes changées, les côtés légers et immature ne collaient plus avec les circonstances actuelles, il ne pouvait plus se permettre de prendre les choses à la légère, non. Ce Drago là n’était plus. Etait-il cependant devenu meilleur, moins méprisant ? Absolument pas, on pourrait même dire qu’il s’était assombri, mais certainement pas par choix personnel. En fait, il devenait l’ombre de lui-même, confiné par le biais de tas d’obligations qu’il aurait préféré laisser à d’autres tant il suffoquait d’être devenu aussi… semblable à son père ? A la différence que lui n’avait pas encore totalement sombrer au point d’accepter des ordres par pur désir de servir Lord Voldemort. C’était donc normal qu’Hermione soit étonnée par le fait que Drago n’agisse pas en conséquent, préférant la laisser se débrouiller avec le sortilège qui les avait liés malgré eux. Lui aussi tentait d’avoir l’air impassible, comme si tout ça ne l’affectait pas mais il dut bien vite se rendre à l’évidence : Ce qui la touchait, ne le laissait pas indifférent. Inutile de se méprendre, si elle venait à disparaitre, il serait le dernier à la pleurer, pire encore n’en parlerait à personne, après tout à quoi bon parler d’elle à qui que ce soit. Mais cela le touchait de manière physique, parce qu’il était lui aussi forcé de s’en tenir à elle pour la suite, ce qui intérieurement, le faisait fulminer. Voyez un peu le tableau : Un sorcier aux valeurs inébranlables, associé à une née moldue, la pire espèce qui soit à ses yeux. Le comble de l’ironie.

C’est donc avec une facilité déconcertante que Drago analysa la situation, jugeant mieux de ne pas trainer avec elle en cherchant divers moyens de la rabaisser au vulgaire rang de serviteur, l’unique rang qu’elle pouvait mériter selon le blond, mais non sans avoir essayé au moins une fois, juste pour goûter à la saveur d’être en tout point supérieur à elle, de manière officieuse. Sa demande fut clair, il n’avait plus qu’à attendre que le génie exauce son vœu mais là, nouvelle erreur de la part de Drago, visiblement, des failles trainaient dans cet enchantement, faille qu’il comprit dès l’instant où elle avait refusé de s’exécuter –non sans une certaine difficulté, il avait discerné une crispation du visage de la brune-. Voyant qu’il n’avait plus aucune autre option s’il voulait être enfin libéré de tout ça, il fit à nouveau fonctionner ses méninges, liant le tout à la bibliothèque et à une chose qu’aurait apparemment vu Hermione, mais ça, c’était sans compter sur le laïus qu’elle lui balança alors qu’il s’était déjà mis en chemin. « Je ne pourrai jamais obéir à un ordre comme celui que tu viens de me donner, Malefoy! L'erreur de la nature, c'est cette soif de pureté et cette xénophobie qui poussent les sorciers comme toi à opter pour des unions consanguines plutôt que pour l'ouverture d'esprit, et qui n'aboutissent sur rien d'autre que sur une progéniture au mieux incapable de réfléchir par elle-même, au pire tarée et aux capacités intellectuelles et émotionnelles proches du néant! Seconde classe? Je trouve cette affirmation bien osée pour quelqu'un qui s'avère incapable de décrocher la première place en cours face à une née-moldue, ou qui s'entoure jours après jours de subalternes aussi intelligents que leurs pieds ― sachant que toute réflexion devrait de préférence passer par le cerveau et non par les parties inférieures du corps. Seconde classe, vraiment! » Des paroles parfaites pour animer la soif de mauvaise foi du blond. S’il avait cette aptitude à toujours trouver les mots parfaits en toute situation, se faire dire de telles choses ne le laissait certainement pas indifférent, pire encore, pour le faire sortir de ses gonds, c’était la manière idéale à employer. Les poings serrés, toujours dos à elle, sa respiration semblait avoir gagné en vitesse, mais il se contenait, très difficilement. Il savait qu’en se retournant, il agirait sans réfléchir aux conséquences, la voir déblatéré ses paroles le mettrait dans une colère noire, colère qui pour l’instant semblait encore sous contrôle. « D'autre part, je n'ai jamais prétendu m'y connaître en magie noire. Je suis même plutôt fière de n'avoir jamais tenté de me renseigner sur des maléfices aussi odieux... et soulagée de constater que tu ne t'y connais pas plus que moi. » Sans quitter l’une des fissures du mur humide des yeux, seul le visage de Drago trahissait sa folle envie de bondir. Le piquer à vif de cette manière était certainement la dernière chose à faire, d’autant plus qu’il est bien connu, que la vérité est la seule à avoir cet effet sur une personne à qui on la dévoile.

Si en se retournant, le regard que Drago lança à Hermione l’aurait sans conteste tué s’il avait eu des baguettes à la place des pupilles, seul son air outré lui fit offert en guise de réponse. Quand la fierté en prend un coup. C’est vrai, il n’était pas plus que ça câlé en magie noir, bien sur il connaissait suffisamment de choses pouvant faire pâlir le plus confirmé des sorciers, mais pas au point d’avoir tenté des sorts trop poussés, et surtout risqués. Il ne faut pas oublier un détail important concernant Drago : Celui d’être complètement opposé à n’importe quel Gryffondor, question courage. Mh. Deux dans la même galère, là encore elle avait raison, et il en avait rapidement déduit la suite avant qu’elle ne le dise à voix haute. Cependant, user du terme trêve ne plaisait pas trop au blond qui ne le cacha pas. « C’est bon. » Capitula t-il hâtivement, alors que le mot sembla lui arracha une grimace, comme si accepter de devenir l’équipier –pour ainsi dire- de Granger le répugnait au plus haut point, ce qui devait être le cas. Après quelques secondes d’hésitation, il se décida à faire un pas pour s’approcher d’elle, et laissa ses yeux parcourir les symboles qu’elle lui présentait, écris sur son bras… Elle parlait trop. Vraiment trop. D’ici peu il finirait avec une migraine mais pour l’instant il se focalisa sur les signes, l’écoutant avec tout son sérieux. Sourcil arqué, il ramena son pouce et son index à son menton. « J’ai déjà vu ce genre d’écritures dans un livre de notre bibliothèque, je me souviens d’un logo représentant le visage d’un vieux type. Ce symbole là il désigna le plus précisément possible, sans toucher la peau d’Hermione, un signe ressemblant à un V contre lequel semblait être accolés deux tirets horizontaux c’est celui de la mort. Et là nouveau symboles désigné c’est l’obligation. Tu as le mode d’emploi sur le bras Granger. Evite de disparaitre, ça m’embêterais de devoir te le couper. » Trêve oui, mais humour noir autorisé. On ne change pas un Malefoy. « J'ai ces livres, au moins, et ils nous donneront suffisamment matière à réfléchir pour éviter les lieux publics pendant les heures d'affluence. Parce que nous risquons probablement de provoquer un esclandre et toutes sortes de rumeurs infondées en nous présentant et en travaillant ensemble à la bibliothèque. » Le regard d’Hermione sur lui, il le sentit, mais refusa de lui en accorder un. Au lieu de ça il se remit à réfléchir, avec autant de sérieux que possible, et après un nouveau blanc il sortit de ses pensées, non sans quelques idées plus ou moins réfléchis à exposer : « On pourrait essayer de retrouver ce livre, et de lui demander ensemble de nous éclairer. J’ai dans l’idée que quoi qu’on décide de faire, il faut le faire à deux, après tout si ce maléfice lie deux personnes, c’est qu’elles doivent prouver quelque chose ensemble. Mais je doute qu’il suffise qu’on soit d’accord pour que le sort soit rompu, ça ressemblerait plutôt à de la magie blanche, toujours à faire le bien. On verra bien sur place, tu te décide à me suivre maintenant ? » Termina t-il en lui posant la question de manière brutale, surtout impatient et mécontent qu’ils soient encore à trainer là alors qu’il avait suggéré l’idée il y a plusieurs minutes de cela. « Si on ne trouve rien dans la réserve, on cherchera dans tes livres. Où sont-ils ? » Vu qu’elle ne les avait pas sur elle, il y avait fort à parier qu’ils se trouvaient dans le dortoir féminin des Gryffondors, ou ailleurs, mais le problème restait le même : S’ils devaient sortir tous les deux aussi proches que le sorts les forçait d’être, il y avait fort à parier, comme elle l’avait si bien fait remarquer, que les rumeurs fusent à Poudlard, et que bien pire arrive par la suite.

Y’avait-il seulement un côté bénéfique à retenir de tout ça ? Si Granger n’avait pas été celle qui était liée par ce sortilège tordu, la réponse aurait pu être oui, dans le sens ou Drago n’est pas réellement habitué à parler intelligemment avec quelqu’un, suffit de voir ceux qui l’entourent. Son aversion pour la compréhension des choses le poussait à s’intéresser aux réflexions de la Gryffondor et même si elle parlait déjà bien trop pour qu’il puisse la supporter encore longtemps, il était bien forcé d’admettre qu’il n’aurait pu espérer mieux pour analyser la situation. Elle restait toutefois cette méprisante sang de bourbe qu’il haïrait certainement plus lorsque tout sera terminé mais une chose était sure : Il en tirerait profit, il userait de sa fourbe légendaire pour pencher la balance en sa faveur, parce que quelque chose disait au blond qu’il y avait matière à en tirer quelque chose de personnel. En attendant, contraint de s’allier à elle –Merlin seul pouvait savoir le dégoût éprouvé par le Serpentard- il ferait l’effort de ravaler les innombrables piques qui lui chatouillaient le gosier, car sans elle, il n’arriverait pas à élucider le mystère, tout comme elle sans lui, serait amenée à disparaitre dans le néant. A noter cependant qu’il valait mieux qu’elle en fasse de même de son côté en se retenant de le faire sortir de ses gonds, parce que dans une vengeance aussi pure que son sang, il serait capable de pire et l’option voir Granger disparaitre pour de bon restait envisageable dans une infime partie de sa tête.

La trève acceptée, le plus dur restait à venir : S’attaquer au problème lui-même. Ils venaient d’en découvrir plusieurs facettes qui ne donnaient pas envie de s’éterniser sur le sujet, rien de bon ne semblait en résulter, ils ignoraient même si le temps leur était compter mais le peu qu’ils avaient vu suffisait à Malefoy pour qu’il accepte de joindre ses efforts à ceux de la brune. Donnant un bref avis sur les écrits du bras d’Hermione, il ne cacha pas un mince rictus après sa dose d’humour non nécessaire à tout ça, mais ce ne fut pas son humour qui le fit lui-même sourire, juste le visage d’Hermione qu’il avait prit soin d’observer en même temps, non mécontent de lui avoir arraché une mimique semi-outragée. Nouveau raccord de pensées : Lui non plus ne souhaitait pas être vu en sa compagnie et ce peu importe l’endroit, il n’était surement pas d’humeur à supporter le sarcasme des autres élèves et seraient bien trop tenté d’user de sa baguette pour les faire taire, avouez qu’en ces périodes de troubles, mieux valait se faire discret, surtout avec un tatouage significatif sur l’avant bras. « Obliger des ennemis à trouver un terrain d’entente suscite parfois plus de problèmes que cela n’en règle. Par exemple, on pourrait finir par s’entretuer avant d’y être parvenu. Et si la mésentente s’étend comme la notre à plus grande échelle qu’à notre propre relation, nous pousser à l’améliorer serait comme un cadeau empoisonné. » Enchaina t-elle après qu’il lui ai donné une nouvelle supposition sur les attentes du sortilège. Le blond hocha la tête forcé d’admettre la chose. « Tu vas trop loin dans tes réflexions, toi comme moi savons que rien de tout ça ne résultera de notre collaboration, l’idée de te voir disparaitre m’a souvent effleuré l’esprit pourtant, même en ayant la possibilité de le faire en ce moment, je préfère attendre d’être libre de mes choix Tant qu’on reste maitres de nos actes, il n’y a aucune raison que ça foire, concentrons nous d’abord sur la signification de tous ces symboles, sans ça on arrivera à rien. » Trancha t-il sèchement. Pourtant ce n’était pas entièrement faux, à ce rythme là, ils risquaient de vouloir s’entretuer l’un l’autre à force de ne pas se supporter, mais comme Malefoy venait de le dire –et venant de lui c’était bien un signe de trêve-, tant qu’ils se contrôlaient, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter d’un déraillement.

Le blond claqua sa langue contre ses dents, impatient, lorsqu’elle lui répondit que ses bouquins se trouvaient à la bibliothèque, peu enchanté de devoir y retourner, mais le choix ne s’offrait pas à eux, encore une fois. La voix d’Hermione brisa son agacement succinct. « J’ai refusé d’obéir à l’un de tes ordres. Est-ce que ça veut dire que j’ai mon mot à dire à propos de tes requêtes? » Si elle sembla soulagée, ce ne fut pas son cas à lui, savoir qu’il n’avait pas les pleins pouvoirs lui laissait un goût amer au travers de la gorge, un sortilège bien décevant si au final il n’obtenait rien de ce qu’il souhaitait. Mais après réflexion. « Ça dépend peut-être de l’intensité du désir et de la manière dont il est exigé… Auquel cas je ne vois pas l’intérêt d’un tel sort. On peut vérifier ma théorie si tu veux. » Balança t-il sarcastique bien qu’il n’était sérieux qu’à moitié, certes la tentation se faisait ressentir mais tant qu’il n’était pas tiré d’affaires, il ne ferait rien. C’est en marchant en direction de la bibliothèque que le blond se perdit dans ses pensées, sans se concentrer directement sur le maléfice lui-même, il s’agissaient surtout de pensées personnelles, et si ce qui était en train d’arriver était une aubaine pour lui, pour sa mission… La pensée lui avait traversé l’esprit si furtivement qu’il ne parvenait pas à se concentrer sur autre chose, comme si les possibilités auxquelles il ne croyait plus s’offraient enfin à lui. Ce fut couper de court lorsqu’ils arrivèrent à l’entrée de la salle et que Mrs Pince les accosta presque sauvagement. Semblant désintéressé de la vieille harpie et de Granger qui se défendait tant bien que mal, le blond décida à prêter un semblant d’intérêt à la conversation lorsqu’il entendit son nom, acquiesçant sans qu’on ne puisse douter de la véracité des paroles d’Hermione. Tapotant son index contre sa cuisse, impatient, le blond attendait le feu vert définitif pour partir à la recherche du fameux livre mais c’était sans compter sur l’insistance de la bibliothécaire et son manque de confiance en n’importe quel élève, même la plus instruite de toutes. Le feu vert était lancé, sans un mot de plus Drago s’éloigna des deux femmes mais ce n’est qu’après quelques mètres plus loin qu’il s’arrêta net. « Quelle idiote… » Chuchotta t-il en faisant référence à Hermione, qui avait surement oublié, dans son envie de distraire Mrs Pince, qu’ils ne pouvaient pas se séparer sans que l’un souffre et que l’autre se mette à disparaitre, et en imaginant qu’Hermione devienne transparente sous les yeux de Mrs Pince, la suite n’aurait rien d’enviable et nul doute sur le fait qu’ils ne pourraient plus agir librement, démasqués par tous. Alors plutôt que de partir à la recherche du livre, il attendit, laissant croire aux deux autres qu’il était occupé ailleurs, non sans prêter une oreille attentive à ce qu’elles étaient en train de dire. Au fur et à mesure de la conversation, le visage de Drago affichait toutes sortes d’expression, jusqu’à prendre un air grave à la toute fin : un rituel… Le rituel apparaitrait donc dans une langue inconnue au moment où lui et elle toucheraient le livre… Il fallait donc trouver le livre et analyser la chose ailleurs. Revenant sur ses pas, il s’arrêta avant de les atteindre et lança sèchement à l’intention d’Hermione : « Aucune trace de ta baguette. Cherche la avec moi. » Ca sonnait presque comme un ordre –moyen non réfléchir de voir si le sortilège fonctionnait avec un ordre ainsi craché- « Monsieur Malefoy, je ne crois pas qu’il soit nécessaire de… » Le regard noir jeta par Drago appuya ses paroles « Si vous aviez été plus attentive on en serait pas là, j’ai pas que ça à faire, à deux on ira plus vite alors contentez vous de garder l’entrée correctement cette fois ! » Vocifera t-il mauvais en tournant le dos à une bibliothécaire pantoise qui n’ajouta rien face à pareille insolence, à moins que ce soit la véracité des propos de Drago qui la forcèrent à ravaler toute remarque contradictoire. Le fait étant, les deux élèves purent alors retourner dans la bonne rangée ensemble, et Drago ne se retint pas de la blâmer pour son oubli. « Évite d’oublier ce qui arrive quand on s’éloigne l’un de l’autre… » Mais il ne s’attarda pas et pu voir au détour d’une rangée un livre, le livre. « Il faut qu’on gagne du temps, il doit surement y avoir un répertoire de symboles de magie noir, on trouve ça et on sors d’ici. » Prononçant un Lumos, il détailla aussi rapidement que possible les livres, en attrapant un qu’il dissimula sous sa veste, espérant que de son côté Hermione en ai trouvé au moins un qui leur servirait puis ils retournèrent aussi innocemment vers Mrs Pince.

Sans un mot, le blond passa devant elle –elle ne se priva pas de le toiser- puis gardant une certaine distance –autant qu’il lui était possible de maintenir- d’Hermione, il reprit la direction des cachots, l’endroit le plus discret une fois qu’on y met un pied, avec les quelques couloirs peu fréquentés qui leur permettrait d’effectuer les recherches tranquillement. Sortant le bouquin de sous sa veste, il le tendit, hésitant, entre Granger et lui, mais tout aussi vite il le reporta contre son torse. « Qu’est ce qui nous dit que ça ne sera pas pire si on le touche à nouveau… On devrait l’apporter à Rogue… » Fidèle à lui-même, on a jamais connu Drago pour son côté courageux, la couleur de son blason en étant une belle preuve. Après tout il n’avait pas entièrement tord, et si le contact avec le livre changeait la donne, que les choses s’envenimaient ? Qui sait s’il n’y avait pas des choses à faire avant de rétablir un contact… Les possibilités étaient tellement nombreuses que Drago lui-même craignait de s’y perdre, d’autant plus que dans sa tête il restait un détail à négliger : Il devait encore profiter de la situation pour obtenir quelques réponses, il n’avait donc pas totalement intérêt à ce que les choses s’arrangent avant que son nouveau but ai été atteint…